UNE MENACE PLANE SUR LES EXPORTATIONS MAROCAINES DE TOMATES
3 décembre 2021 / 12:22

En raison des restrictions des visas octroyés aux transporteurs, les producteurs de tomates doivent faire face à des barrières indirectes à l’entrée du marché européen et le tout en pleine saison d’export au Maroc. Un constat qui constitue une menace récurrente pour la campagne d’exportation et qui risque d’avoir des répercussions sur le marché du TIR marocain.

Les exportateurs marocains sont confrontés à la limitation des visas imposée par la France, ce qui peut impacter gravement sur leurs chiffres d’affaires. Une crainte s’installant dans le camp des producteurs de tomates surtout avec les refus massifs essuyés par les transporteurs de marchandises en destination de l’Europe.

Alors que les mesures de restrictions sont effectives depuis deux mois, le taux de refus des nouvelles demandes de visas dépasserait les 50%. Une situation qui pourrait empirer lorsque les camionneurs qui détiennent encore des visas valides  ne pourront plus les renouveler.

Une information donnée par Amer Zghiou, secrétaire général de l’Association marocaine du transport routier international (AMTRI). A en croire ses propos la menace est plus grande  puisque l’Espagne aussi a adopté la même démarche que la France qui vient de réduire de 50% le nombre de visas octroyés au marocains.

Une situation qui fait réagir le  président de l’AMTRI Idriss Bernoussi, qui affirme que ce problème des visas s’est transformée en « une guerre commerciale ». Quant au ministre français du Commerce Extérieur qui est était de passage au Maroc lors d’une récente visite, il déclarait que « dans un cynisme total, il ne ferait pas marche en arrière sur la politique des visas tant que le Maroc ne pliera pas sur le dossier du rapatriement des ressortissants marocains ».

Toutefois, le président de l’AMTRI se désole que cette décision est prise sur la base des chiffres de l’année 2020 coïncidant avec la crise de la COVID19.

Idriss Bernoussi explique qu’en « 2020, il y avait à peine 100 000 visas délivrés contre 400 000 en 2019. Une réduction de 50% si elle est effective ne laisserait au Maroc que 50 000 visas disponibles, un chiffre qui fait mal au Maroc.

Contrairement à ce qui se passe avec la France ou les décisions répondent plus à des fins politiques, l’Espagne affiche d’autres caractéristiques en terme de restrictions.

En effet, « c’est une tout autre histoire » a déclaré Bernoussi qui rappelle que leurs deux pays ne se parlaient plus à cause de la crise diplomatique qui les impliquait même si la situation a évolué notamment  à Tanger ou le Consul a exprimé une volonté d’aller de l’avant ».

« Cette phase qu’est entrain de traverser le MAROC  et l’impact des restrictions de visas auront des répercussions énormes sur le commerce extérieur marocain »  a laissé entendre le président de l’AMTRI non sans préciser que « le détroit, c’est 400 000 remorques par an : 200 000 remorques marocaines et 200 000 étrangères. Sur ces 200 000, il y en a 100 000 de flux à l’export et 100 000 à l’import. Pour les 100 000 remorques dédiées à l’export, si vous appliquez la réduction de 50%

Des visas, cela vous enlève la moitié de vos capacités d’exportation. Et n’affecte  pas que les fruits et légumes, mais toute la production industrielle qui part en Europe.

Les premières victimes de ces politiques restrictives sont sans aucun doute les exportateurs de tomates qui s’activent en pleine saison d’exportation vers l’Europe même s’ils parviennent à bien gérer les contraintes qui sont multiples.

Khalid Saidi, président de l’Association marocaine des producteurs et exportateurs de fruits et légumes a déclaré dans ce sens que « le marché n’a pas permis d’augmenter leur tonnage jusque-là, en raison de la faible demande et de la suroffre sur le marché européen. Toutefois s’il y a de la demande et qu’ils veuillent exporter, il y a un risque de ne pas trouver de transporteurs ».

Évoquant les limites du tonnage mis sur le marché et dans un contexte marqué par cette crise des camionneurs, Khalid Saisi assure qu’ils ont pu exporter ce qu’ils avaient avec les chauffeurs qui détiennent des visas d’une validité d’un ou deux ans en cours.

Une situation assez critique qui ne présage rien de bon parce que « les exportateurs vendent à leur perte pour entretenir leurs clients et parce qu’il y a  encore de la production européenne sur le marché. Un problème d’offre et de demande dans le continent européen  qui est toujours existant.

Un contraste plus ou moins lié aux campagnes des deux pays définies périodiquement et qui ne profite guère au Maroc. Alors que ce dernier fixe sa campagne entre octobre et avril en Europe, par contre elle peut tirer en longueur jusqu’au mois de novembre voir décembre après avoir débuté au mois de mars avec des prix défiant toute concurrence. Une campagne qui s’annonce complexe « qui va encore s’aggraver avec le problème des visas des transporteurs.

« Les restrictions d’octroi de visas pourraient causer beaucoup de problème et constituer un obstacle de taille pour la production marocaine ainsi que des entreprises de transports du pays » a annoncé le président de l’APEFEL. »

L’équilibre du marché  est menacé et la situation doit être prise très au sérieux ; « un chauffeur sans visas, c’est toute une famille qui est mise en difficulté. Non sans évoquer l’investissement colossale des entreprises locales qui vont se faire submerger par les sociétés étrangères qui vont leur imposer leurs conditions ». Ces craintes émises par Khalid Said ne font que conforter ses propos sur cette « guerre économique contre le transport et le produit marocain.

En Espagne, la campagne démarre sous peu, 20% à 30% de leurs camions ne rentrent plus au Maroc car ils sont occupés. C’est donc la tomate marocaine qui est menacée si les camionneurs   ne parviennent plus à faire le job. Avant ce début d’année il y a un risque énorme de ne plus voir de tomates du Maroc en Europe ».

Derrière cette guerre, l’Angleterre serait la face cachée

Les espagnols n’ont pas du tout apprécié la démarche du Maroc qui commence à commercer directement avec l’Angleterre qui devient un concurrent de taille pour l’un de leurs plus gros marchés. La tomate espagnole est concurrencée par la tomate marocaine dans le marché anglais avec plus de 30% de volume  tous produits confondus.

Le Brexit est l’un des facteurs qui explique cette hausse, le Maroc qui en tire profit s’attire naturellement les foudres de l’Espagne qui ne digère pas cette situation ainsi que le reste de « l’Europe qui s’investit massivement dans la production des primeurs sur des périodes qui coïncident avec la saison marocaine » a confié le président de l’APEFEL.

Khalid Saidi signale d’ailleurs que « c’est une concurrence directe et un peu déséquilibrée » surtout que « ces producteurs européens bénéficient de beaucoup d’avantages notamment les crédits à des taux très bas, des différés, des durées de crédit très longues….. C’est le cas aux Pays Bas en Belgique et en France.

Face à cette déferlante, les producteurs et transporteurs marocains voient de plus en plus leur avenir menacé alertent et en appellent à l’intervention de la diplomatie, des pouvoirs publics et des ministères tutelle au risque de voir leur entreprise toucher le fond.

 

 

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