Basée au Togo, la compagnie panafricaine Asky Airlines qui s’appuie sur son partenariat stratégique avec Ethiopian Airlines projette de lancer une académie d’aviation. L’ambition étant de répondre à une forte demande de professionnels du secteur du transport aérien africain.

Un manque de professionnels impacte le secteur aérospatial africain à cause de la faiblesse de l’offre de formation dans les domaines aéronautiques. À cet effet, les compagnies aériennes africaines dépensent plusieurs milliards de dollars pour l’entretien de leurs flottes et la formation de leur personnel dans les pays développés.

En 2021, les compagnies aériennes nigérianes avaient dépensé 2,5 milliards de dollars pour la maintenance de leurs avions hors-pays manquant de capacités aéronautiques MRO (maintenance, réparation et révision) pour répondre aux besoins du pays.

Globalement, c’est tout le continent qui manque désespérément de centres de formation dans les domaines aéronautiques pour répondre à la demande actuelle et future du secteur.

Et c’est pour équilibrer ce déficit qu’Asky Airlines veut lancer une académie d’aviation à Lomé, la capitale du Togo, pour les anciens pilotes, techniciens et membres d’équipage de cabine pour sa flotte et celles des compagnies du continent.

Asky a décidé de s’appuyer sur son partenaire Ethiopian Airlines, qui détient 40% de son capital, et dispose de l’expertise nécessaire dans le domaine. Première compagnie aérienne africaine, le pavillon éthiopien dispose  d’une importante académie d’aviation.

L’Ethiopian Airline Aviation Academy, créée dans les années 1950, a une capacité d’accueil de 4 000 places par an. Ce centre de formation aéronautique de classe mondiale, coordonné par l’OACI, l’IATA et l’EASA, est équipé d’équipements point-and-shoot et offre une gamme complète de formations aéronautiques.

Après avoir tissé un large réseau au niveau continental, notamment en Afrique de l’Ouest, centrale et australe, Asky se hisse aujourd’hui sur le devant de la scène en diversifiant son offre pour capter une part des prestations de formation dans l’aéronautique et la maintenance d’aéronefs.

Toutefois, elle n’est pas une exception au niveau de l’Afrique de l’Ouest. Le Ghana avait déjà  annoncé au mois d’avril dernier le lancement prochain d’une formation à la maintenance et à la réparation des aérodromes. L’Aerojet Aviation Training Academy devrait ainsi être la première école de formation en maintenance et réparation d’aérodrome au Ghana et en Afrique de l’Ouest.

Le Sénégal envisage également de faire de l’aéroport international Blaise Diagne de Diass (AIBD) un véritable hub aérien avec le lancement de 15 projets phares, dont un centre de maintenance aéronautique offrant également ses services à Air Sénégal et aux compagnies ouest-africaines.

Il y a de la place pour tout le monde Selon les projections liées au développement du secteur aérien en Afrique. En effet, le continent africain aura besoin de 1 030 nouveaux appareils sur la période 2020-2040 pour répondre à la demande croissante du secteur aérien continental selon les projections du constructeur américain Boeing.

Et pour accompagner cette croissance de la flotte africaine, les compagnies aériennes du continent doivent disposer de de 63 000 professionnels, parmi lesquels 19 000 pilotes, 20 000 techniciens et 24 000 personnels navigants commerciaux sont sollicités.