Le problème de congestion qui persiste depuis plus d’une décennie constitue la principale cause du grand recul des ports sud-africain dans le classement des plateformes portuaires les plus performantes du continent.

Les géants maritimes MSC (Mediterranean Shipping Company) et Maersk ont annoncé l’application dès décembre des surcharges de congestion portuaire sur les conteneurs transportés vers les ports sud-africains en raison de l’engorgement des installations.

MSC appliquera une nouvelle surtaxe de 210 USD par conteneur de 20 pieds dès le 3 décembre prochain, alors que Maersk imposera une taxe supplémentaire comprise entre 200 et 400 USD par conteneur à partir du 1er décembre.

« En raison de la congestion dans les ports sud-africains générant des conditions d’exploitation difficiles, MSC appliquera [à partir du 3 décembre] un CGS [surcharge de congestion] pour le fret dans tous les ports sud-africains afin de maintenir nos services fournis », a indiqué MSC dans son communiqué.

Ces ajustements de coûts qui permettront aux compagnies de compenser les charges supplémentaires (carburant, entretien, et autres) liées au prolongement du séjour à quai des navires dans ces ports, interviennent quelques mois après l’annonce par l’armateur français CMA CGM de 250 USD de surcharge par EVP sur les conteneurs à destination du port de Cape Town.

Les nouvelles taxes qui sont des éléments de coût du taux de fret augmenteront les coûts de revient de marchandises pour les chargeurs sud-africains.

Selon Jácob van Rensburg, responsable de la recherche et du développement de l’Association sud-africaine des transitaires (SAAFF), cela fera payer aux propriétaires de cargaisons sud-africains des coûts d’expédition au-dessus de la moyenne mondiale par conteneur de 40.

« Si l’on considère que le transport maritime est le coût logistique le plus important pour le transport maritime et qu’il se négocie actuellement autour de 1 406 $ par conteneur de 40 pieds, une surtaxe d’environ 200 $ représente 400 $ supplémentaires par conteneur de 40 pieds. Cela signifie que les Sud-Africains paient 28 % de plus que la moyenne mondiale », a-t-il expliqué.

La congestion dans les ports sud-africains perdure depuis plus d’une décennie causée entre autres par les capacités limitées des installations et l’inefficacité de la chaîne nationale de soutien logistique configurée autour du réseau, actuellement incapable d’assurer convenablement les pré et post acheminement depuis/vers les ports.

« Nous sommes en effet dans une crise logistique, à laquelle il faut remédier au plus vite. Non seulement nous expédions les mêmes volumes conteneurisés qu’en 2009, mais nous sommes 25 % moins productifs qu’à cette époque, ce qui est également très préoccupant », a-t-il ajouté.

Henoc Dossa