Accès des pays du Sahel à l’Atlantique : un mégaprojet d’inclusion régionale se dessine
Par Ibrahima DIALLO
2 janvier 2024 / 09:24

Le 23 décembre à Marrakech, quatre États du Sahel ont répondu favorablement à la proposition marocaine de leur faciliter l’accès à l’océan Atlantique. La future connexion du Sahel-Atlantique promet de changer bien des donnes. 

À Marrakech le 23 décembre 2023, la diplomatie marocaine a convié les ministres des Affaires étrangères de ces quatre États, sanctionnant cette première entrevue par l’adoption d’une feuille de route. Tous ont exprimé à cette occasion leur adhésion à l’initiative royale de facilitation d’accès à l’Atlantique.

Une main tendue qui « offre de grandes opportunités pour la transformation économique de l’ensemble de la région », peut-on lire dans le communiqué final. Outre son inscription dans le cadre des mesures de solidarité agissante du roi Mohammed VI envers les pays africains frères en général, et du Sahel en particulier », relève le mensuel Jeune Afrique dans un focus sur ce mégaprojet.

Sur le plan économique, la future connexion du Sahel-Atlantique est appelée à réduire le coût du transport maritime. Un facteur décisif pour l’amélioration de la compétitivité économique des pays de la région.

« L’accès aux marchés internationaux est également appelé à stimuler la croissance des quatre pays limitrophes. Tout comme l’investissement dans les infrastructures, et ses retombées positives sur le marché de l’emploi dans ces pays », lit-on.

D’un point de vue géostratégique, l’enseignant-chercheur en géographie politique et en géostratégie, Moussa El Malki fait remarquer les liens profonds entre le Maroc et les pays africains, notamment les pays du Sahel. « Ces relations s’étendent sur plusieurs siècles et ne résultent pas de la conjoncture actuelle, ou d’une phase particulière ».

L’universitaire évoque également le renforcement des relations Maroc-États du Sahel immédiatement après l’accession au pouvoir du roi Mohammed VI », pour prendre des dimensions économiques, sécuritaires, politiques et militaires.

«Nous sommes donc face à une vision globale à long terme d’un continent prospère, jouissant de la stabilité, et du développement commun, qui présente une alternative stratégique, au-delà de l’approche militaire et sécuritaire, ou de certaines interventions régionales déstabilisatrices qui se sont révélées infructueuses et limitées pendant de nombreuses décennies, comme en témoignent les profonds déséquilibres qu’ont connu les pays du Sahel aux niveaux politique, économique, sécuritaire et environnemental», insiste le spécialiste, cité par Jeune Afrique.

Quid de la task force appelée à être créée dans chaque pays en vertu du communiqué final de la réunion ministérielle ? En matière de priorités, l’enseignant-chercheur prévoit une réflexion sur «la réhabilitation des infrastructures des pays du Sahel, la réalisation de différents types d’études techniques, économiques et topographiques pour déterminer les coûts et la nature des ressources financières et humaines à mobiliser ».

Dans cet ordre d’idées, la mise en place d’un un réseau routier de qualité, interconnecté, bien sécurisé, répondant aux spécificités du transport international, ou reliant les réseaux ferroviaires revêt une importance stratégique.

Autre défi d’envergure, la facilitation de la circulation des biens et des personnes, notamment des ressources minières et des biens stratégiques à des fins d’exportation ou d’importation, mais également l’amélioration de l’automatisation et la mise à niveau du réseau électrique.

Nabil Ouzzane

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