En laçant le plan de transition énergétique la semaine dernière, les autorités fédérales nigérianes ont considéré le gaz naturel, une énergie fossile, comme étant une énergie de transition sur laquelle elles misent également pour assurer leur sécurité énergétique.
Dans une analyse publiée, lundi 29 août, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et l’Agence internationale de l’énergie indiquent que le soutien public global aux combustibles fossiles dans 51 pays a presque doublé en 2021 pour atteindre 697,2 milliards $, contre 362,4 milliards $ en 2020.
Parmi ces 51 pays, 8 sont africains. Il s’agit de l’Afrique de Sud, de l’Algérie, de l’Angola, de l’Egypte, du Gabon, du Ghana, de la Libye et du Nigeria.
Selon les deux organisations, l’augmentation des prix de l’énergie, couplée au rebond de l’économie mondiale, serait, entre autres, à l’origine de la montée des dépenses dans les énergies fossiles, ainsi que des subventions accordées par les gouvernements qui visent à minimiser l’impact de l’augmentation des prix des combustibles fossiles sur les populations.
Le secrétaire général de l’OCDE, Mathias Cormann, a déclaré à ce propos : « Nous devons adopter des mesures qui protègent les consommateurs des impacts extrêmes des forces changeantes du marché et de la géopolitique, d’une manière qui nous aide à rester sur la voie de la neutralité carbone ainsi que de la sécurité et de l’accessibilité énergétiques. »
Le directeur exécutif de l’AIE, Fatih Birol, a déclaré quant à lui que : « Les subventions aux combustibles fossiles constituent un obstacle à un avenir plus durable, mais la difficulté pour les gouvernements de les supprimer est mise en évidence en période de prix élevés et volatils des carburants » et « qu’une augmentation des investissements dans les technologies et les infrastructures d’énergie propre est la seule solution durable à la crise énergétique mondiale actuelle et le meilleur moyen de réduire l’exposition des consommateurs aux coûts élevés des carburants ».
Ce constat soulevé par les analyses de l’OCDE et de l’AIE n’est cependant pas surprenant pour ce qui est des pays africains, au-delà de l’augmentation des prix.
En effet, la position commune africaine sur l’accès à l’énergie et la transition énergétique équitable stipulait récemment que le continent continuera à déployer toutes les formes de ses abondantes ressources énergétiques pour répondre à sa demande énergétique.
Le continent est en effet le moins électrifié du monde, avec 570 millions de personnes sans accès à l’électricité dans la seule région subsaharienne. A noter aussi que les pays africains peinent à accéder aux financements climatiques et ceux destinés à soutenir les projets d’énergies renouvelables qui permettraient de se passer des énergies renouvelables.
Tout cela indique que les engagements africains pour le climat vont être difficiles à remplir, au vu des réalités sociales et économiques qui ne permettent pas de se passer des ressources fossiles disponibles et au vu du manque de financement pour soutenir le déploiement à grande échelle des énergies propres.
Abdoullah Diop
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