En vue de l’adoption du projet de loi relatif à la répartition et à l’encadrement de la gestion des recettes issues de l’exploitation du pétrole et du gaz le conseil présidentiel s’est réuni en assises ce mardi 21 décembre.
Le Centre international de conférences Abdou Diouf (CICAD) était le point de rencontre des membres du gouvernement, des représentants des forces vives de la Nation, de l’opposition politique, de la société civile, des associations de femmes et des organisations de jeunesse qui ont répondu présent aux assises présidées ce mardi par le président Macky Sall.
Les concertations nationales tenues en 2018 sur la gestion des futures recettes issues de l’exploitation du pétrole et du gaz ont abouti à ce projet de loi relatif à la répartition et à l’encadrement de la gestion des recettes issues de l’exploitation des hydrocarbures.
Lors de cette grande rencontre, le président Macky Sall a, a mis en exergue l’arsenal juridique mis en place dans le cadre de l’exploitation de ces recettes.
Il a affirmé que « le Sénégal, à travers les ressources qui seront générées, puisse avoir de la prospérité pour les générations actuelle et future. C’est le sens de ce cadre Cos-Petrogaz élargi.
C’est aussi le sens de l’adhésion du Sénégal en 2013 à l’ITIE (Initiative pour la transparence des industries extractives), et des dispositions pertinentes de la réforme constitutionnelle de 2016 ont consacré pour la première fois l’appartenance des ressources naturelles au peuple sénégalais ».
« D’autres actes ont suivi, notamment (la mise en place de) l’Institut national du pétrole et du gaz (INPG) pour former notre expertise nationale dans les métiers du pétrole et du gaz, la révision du code pétrolier pour l’adapter au nouveau contexte de nos importantes découvertes, et la loi sur le contenu local pour faire bénéficier à notre secteur privé national les nombreuses opportunités qu’offrent l’exploration et l’exploitation de ces ressources.
Enfin en 2020, il y a eu l’adoption d’un code gazier. Environ 6 lois ont été votées pour accompagner cette nouvelle ère gazière et pétrolière du Sénégal », a déclaré chef de l’État.
Le projet de loi qui a fait l’objet des travaux se fonde sur quatre principes fondamentaux, à en croire Abdoulaye Daouda Diallo, le ministre des Finances et du Budget.
Il évoque« l ’interdiction de toute cession anticipée des ressources d’hydrocarbures et/ou toute sûreté anticipée sur ces ressources, la budgétisation intégrale des recettes fiscales et non fiscales tirées de l’exploitation des hydrocarbures, la création d’un fonds intergénérationnel et la création d’un fonds de stabilisation ».
Quant à la répartition des recettes une proposition en trois destination a été faite : le budget général de l’Etat, le fonds intergénérationnel et le fonds de stabilisation.
L’État recevra par contre une partie des recettes sur la base d’un montant qui sera arrêté en cohérence avec l’objectif de déficit budgétaire hors recettes d’hydrocarbures.
Ces ressources financières seront destinées au financement de projets structurants dans les domaines de la santé, des infrastructures, de l’éducation et de l’agriculture, du numérique entre autres.
Les recettes affectées au fonds intergénérationnel sont, quant à elles, destinées aux investissements sur des actifs financiers afin de rendre disponible une épargne pour les générations futures.
Quant au les fonds de stabilisation seront alimentés par les surplus de recettes constatés à la fin de chaque trimestre, le but étant de prémunir le budget de l’État des fluctuations imprévisibles des prix internationaux des hydrocarbures et des risques de volatilité des recettes associées.
Cos-Petrogaz, est l’organe chargé de la coordination de cette stratégie d’investissement qui a pour mission principale de conseiller le président de la République et le gouvernement dans la définition et la mise en œuvre des politiques de développement.
Avec l’arrivée des premiers mètres cubes de gaz et des premiers barils de pétrole, le Sénégal verra sa croissance économique atteindre pour la première fois deux chiffres avec un taux de 13,6% attendu en 2023.
Mais toutefois, les recettes issues du pétrole et du gaz devront permettre de satisfaire la demande nationale et de consolider le financement de projets et d’investissements structurants du pays.
Le ministre des Finances et du Budget souligne d’ailleurs que « les revenus attendus de l’exploitation pétrolière et gazière devraient également permettre de réduire la dette publique du pays, qui passera de 68% du PIB en 2021 à 62,4% du PIB en 2023, avant d’atterrir à 57,8% en 202 ».
Rappelons que trois importantes découvertes ont été réalisées au Sénégal depuis 2014 à savoir le champ pétrolier Sangomar situé au large de Djifère dont les ressources sont estimées à 630 millions de barils, du champ gazier de Grand Tortue Ahmeyim (GTA) situé sur la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie, découvert en 2015, avec des réserves estimées à plus de 500 milliards de m3 de gaz naturel.
S’y ajoutent les champs Téranga et Yakaar découverts respectivement en 2016 et 2017, avec des réserves estimées à 850 milliards de m3 de gaz.
Il y a beaucoup d’attentes placées quant à la production de ce potentiel pétrolier et gazier qui est prévu en en 2023 devra repositionner le Sénégal dans la liste des pays producteurs des hydrocarbures.
Les autorités sont plus ou moins optimistes et réaliste à la fois et sont convaincus que ce projet de loi permettra donc au pays de se protéger des aléas liés au marché des hydrocarbures.
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