Le Nigeria a le potentiel pour améliorer ses exportations d’énergie vers l’Europe et de contribuer à remédier aux pénuries prévues de pétrole brut et de gaz naturel causées par la guerre en Ukraine mais devra d’abords se doter « d’infrastructures locales adéquates ».
Figurant parmi les principaux producteurs de pétrole et de gaz en Afrique en 2022 avec plus de 37 milliards de barils de réserves de pétrole brut, le Nigéria a le potentiel de booster ses exportations d’énergie vers l’Europe et tout en contribuant à atténuer les pénuries de pétrole brut et de gaz naturel.
L’Union européenne envisageant d’interdire les importations de pétrole brut en provenance de Russie en augmentant les échanges avec d’autres économies promettant de diminuer l’approvisionnement en gaz si les sanctions des pays occidentaux sont maintenues.
À cet effet, le Nigeria devrait hausser sa production en 2022 et conserver sa position de premier producteur de pétrole brut d’Afrique. La production annuelle de pétrole brut du Nigeria devrait augmenter pour atteindre 1,46 million de bpj en 2022, après les faibles niveaux de production de 2021 dus à la pandémie de Covid-19.
Une opportunité pour le Nigeria d’augmenter ses exportations vers l’Europe, de devenir une plaque tournante mondiale de l’énergie et d’utiliser pleinement ses ressources en hydrocarbures pour sa croissance économique.
Le pays peut également s’appuyer sur ses projets offshore pour soutenir la production et l’approvisionnement en pétrole brut, 65 % de sa production totale en 2022 devant provenir de ces projets.
Néanmoins, la situation va changer, car la production de pétrole brut du Nigeria devrait chuter à partir de 2023 en raison de la diminution de la production des champs existants. Pour améliorer sa capacité de production, le Nigéria devra patienter la mise en service de projets en eau profonde.
NJ Ayuk, président exécutif de la Chambre africaine de l’énergie (AEC)a déclaré que « le Nigeria doit accélérer la production de pétrole brut sur les découvertes existantes qui ne se sont pas encore concrétisées afin d’être en mesure de maintenir un approvisionnement sûr à l’avenir pour répondre à la demande locale, régionale et internationale.
« La levée de la force majeure au terminal de Brass, à Bonny NLNG et à la centrale électrique d’Okpai arrive au bon moment » a-t-il poursuivi.
Quant au gaz, la capacité de production massive du Nigeria en 2022 placera le pays parmi les trois premiers producteurs d’Afrique et un fournisseur potentiel pour répondre à la demande en Europe.
Il faut préciser que le Nigeria dispose d’une réserve de gaz estimée à 209 000 milliards de pieds cubes et produira 1 780 milliards de pieds cubes en 2022, contre 1 450 milliards de pieds en 2021. Avec ce portefeuille, le Nigeria peut devenir un fournisseur potentiel pour l’Europe.
Par ailleurs, le gazoduc transsaharien de plusieurs milliards de dollars, d’une longueur de 2 565 miles, construit par les gouvernements du Nigeria, du Niger et de l’Algérie, permettra l’intégration des gazoducs Trans-Méditerranéen, Maghreb-Europe, Medgaz et Galsi pour que l’Europe puisse tirer parti des ressources pétrolières et gazières de l’Afrique de l’Ouest et du Nord pour répondre à la demande.
Une fois bouclé, le gazoduc pourrait convoyer 30 milliards de mètres cubes de gaz naturel par an et le Nigeria peut produire une part importante de cette capacité.
Dans ce sens, Hendrick Malan, PDG de Frost & Sullivan explique « le Nigeria est riche en ressources pétrolières et gazières, mais ne dispose toujours pas d’infrastructures adéquates telles qu’une raffinerie en état de marche. Pour utiliser efficacement ses ressources pétrolières et gazières, le Nigeria doit construire davantage d’infrastructures locales pour traiter son énergie ».
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