Dans le cadre de l’International Bargaining Forum (IBF), forum où se négocie la plus grande convention collective mondiale, les employeurs du secteur maritime et le syndicat représentant les gens de mer ont convenu à Berlin d’un accord-cadre pour la période 2024-2027 qui va concerner 250 000 marins employés à bord de 10 000 navires au niveau mondial.

Il prévoit une augmentation salariale de 4 % dès 2024, puis de 2 % en 2025. La Fédération internationale des ouvriers du transport (ITF) a également obtenu que les salaires soient à nouveau négociés cette année-là pour 2026-27. L’ITF n’a pas indiqué le montant de l’accord salarial.

Cela reste en deçà du taux d’inflation mondial moyen, estimé à 7 % cette année, et à 9 % en moyenne dans les pays en développement. Aux Philippines, premier pays fournisseur de marins au monde, l’inflation est de l’ordre de 5 % et continue d’augmenter.

Sujets de préoccupation

Les deux parties se sont également mis d’accord sur la création d’un nouveau comité chargé de suivre les sujets de préoccupation des gens de mer, à savoir les impacts de la numérisation, l’introduction de carburants alternatifs et « la garantie d’une transition juste dans le cadre de la réponse du secteur au changement climatique ».

Les heures de travail des marins, les niveaux d’équipage, la fatigue et la durée des services relèveront également des attributions du groupe de travail.

Dans le cadre de l’accord, les négociateurs représentant les patrons (Joint Negotiating Group, JNG) se sont par ailleurs engagés à rappeler à leurs membres « l’importance de respecter les dispositions nationales en matière de cabotage et à collaborer avec l’ITF sur une stratégie visant à ce que de plus en plus de marins bénéficient d’un accès raisonnable et gratuit à l’internet ».

Négociations compliquées

« Les négociations ont été particulièrement compliquées à la suite de la pandémie de Covid, ce qui a demandé beaucoup d’efforts et de compromis de la part des deux parties afin de parvenir à un accord satisfaisant pour l’époque. Il s’agit d’un accord équitable », réagit David Heindel, porte-parole de l’ITF et président de la section des gens de mer de l’ITF, sensible aux mutations en cours et à ses impacts sur le recrutement.

« Les négociations ont été particulièrement difficiles cette fois-ci, en raison des défis que la pandémie a posés tant aux marins qu’aux employeurs, confirme le président de la JNG, Toshihito Inoue. Néanmoins, nous avons réussi à dialoguer en toute bonne foi, ce qui prouve que le partenariat solide que nous avons développé au cours des vingt dernières années est toujours d’actualité ».

Le représentant des employeurs se montre satisfait d’avoir pu évoquer l’avenir du secteur et notamment « des moyens d’attirer les marins » et « des défis environnementaux ».

Adeline Descamps