Sous la pression de la crise du transport international, Decathlon se renforce au Maroc
Par Ibrahima DIALLO
23 mai 2024 / 15:16

Le fabricant et distributeur français de vêtements et d’équipement de sport veut quintupler sa production au Maroc. En cause, les crises répétées du transport international que subit l’économie mondiale depuis la crise du Covid-19 et qui jouent en faveur du Royaume.

Plusieurs opérateurs européens qui avaient délocalisé leur production en Asie du Sud Est, pour certains depuis plusieurs décennies, commencent à revoir leur dispositif industriel mondial au vu de l’explosion du coût du fret maritime qui surgit de façon de plus en plus prolongée à chaque crise géostratégique.

Ceci, explique le magazine Challenge, à l’instar de ce qui se passe depuis quelques mois au niveau de la mer rouge à cause des attaques menées par les rebelles yéménites Houthis contre des navires marchands se dirigeant vers le canal de Suez, ce qui a contraint les compagnies maritimes à emprunter une autre route beaucoup plus longue et plus coûteuse passant par l’Afrique australe. Cette contrainte a entraîné des retards dans les livraisons de marchandises et des surcoûts généralisés.

« Parmi ces donneurs d’ordre mondiaux qui regardent désormais le Maroc avec des yeux de Chimène ou y reviennent après en avoir détourné le regard, figure l’enseigne française Decathlon qui vient de prendre la décision de multiplier par cinq le volume des produits fabriqués dans notre pays », lit-on.

En somme, après avoir divisé par cinq, en vingt ans, ses commandes à ses fournisseurs marocains qui se limitent aujourd’hui à quelque 200 millions de dirhams, le distributeur d’articles sportifs détenu majoritairement par la famille Mulliez envisage de repasser à nouveau et à court terme la barre du milliard de dirhams.

L’enseigne avait grandement misé sur l’Asie du Sud-Est, principalement la Chine qui incarnait son principal bassin de fabrication avec quatre usines en propre, 500 fournisseurs et quatre parcs logistiques.*

« Mais les nouvelles contraintes du transport maritime et celles environnementales d’une empreinte carbone plus maîtrisée (ce que ne favorise pas le transport sur de grandes distances) ont érigé le Maroc, et également la Tunisie (où l’entreprise est également déjà bien installée), comme pays de relocation aux portes de l’Europe, son principal marché », souligne l’hebdomadaire

Challenges-y voit donc un vent d’espoir pour l’industrie marocaine qui cherche à se positionner comme un partenaire sérieux, fiable, résilient et de proximité pour les donneurs d’ordre européens, voire américains.

Nabil Ouzzane

0 commentaires

Newsletter

Vidéos

Il n'y a pas d'événements à venir pour le moment.
fr_FRFR