La contruction de navires-citernes au plus haut depuis dix ans
Par Ibrahima DIALLO
25 septembre 2023 / 08:45
Avec les commandes de 140 navires passées en huit mois, pour une capacité de 10,72 millions de tonnes de port en lourd, les contrats de construction de transporteurs de produits pétroliers ont atteint un niveau observé pour la dernière fois en 2013.

Retour à la confiance dans le transport maritime de pétrole ? Au cours des cinq dernières années, l’activité de construction de nouveaux navires a été particulièrement faible, avec environ 5,46 Mtpl par an. Le carnet de commandes des transporteurs de produits a atteint un niveau plancher de 9,67 Mtpl en décembre 2022, soit le plus faible carnet de commandes depuis juin 2001.

« La flotte n’a augmenté qu’à un taux annuel moyen de 2,6 % entre 2018 et 2023, peut-on lire dans une dernière note du Bimco, l’une des plus grandes organisations d’exploitants de navires au niveau mondial. Les livraisons du carnet de commandes actuel resteront faibles jusqu’en 2025, date à laquelle elles devraient dépasser les 8 Mtpl pour la première fois depuis 2009 », explique Niels Rasmussen, analyste du transport maritime au sein de l’organisation.

Le ratio entre les commandes et la flotte en service, à l’avantage des exploitants de navires, est actuellement la meilleure assurance sur la rentabilité de l’exploitation si la demande continue de progresser.

Envoi à la casse très limité

Si les sanctions imposées par les pays du G7 sur les exportations de produits pétroliers russes ont créé de nouveaux trafics pour les pétroliers plus anciens (flotte obscure), 9 % des transporteurs de produits pétroliers (11,65 Mtpl) ont actuellement plus de vingt ans et partant, sont des candidats au recyclage. A fortiori dans un contexte de décarbonation à horizon 2050.

Pourtant, en dépit des normes réglementaires resserrées, la part des navires dans le carnet de commandes prévus pour utiliser un carburant alternatif reste faible. « Seuls 16 % des navires en tonnages du carnet de commandes devraient être prêts pour l’utilisation d’un carburant alternatif », ajoute Niels Rasmussen.

Trouver le point d’injonction avec la baisse de la demande de carburants

Selon les estimations de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), la demande de carburants pour les transports atteindra son maximum en 2026.

« Trouver un équilibre entre la nécessité de renouveler la flotte pour atteindre les futurs objectifs de décarbonation et la possibilité d’une baisse de la demande due à la décarbonation reste le défi de la planification des nouvelles commandes », convient l’analyste.

Volatilité extrême

Les cours du pétrole continuent d’être marqués par une forte volatilité, sur un marché où les acheteurs se font toutefois plus rares. Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en novembre, est actuellement fixé à 93,27 $. Le West Texas Intermediate (WTI) de référence américaine est négocié à 90,03 $ à la même échéance.

L’annonce récente de la suspension par la Russie de ses exportations de gazole et d’essence, vers toutes les destinations à l’exception de quatre anciennes républiques soviétiques, n’a pas suffi à relancer les cours.

A.D. Journal de la mariche marchande 

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