Le fret aérien mondial a sensiblement décéléré en 2022. Les niveaux de trafic restent cependant proches de ceux qu’ils étaient avant la crise sanitaire et les tarifs conservent leur bonne tenue.

Le fret aérien n’a pas réitéré l’extraordinaire exercice réalisé en 2021 l’année passée. Aux 18,7 % de progression du trafic enregistrés cette année-là a succédé un recul de 8 % en 2022. Pour autant, cette baisse n’est plus que de 1,6 % comparée à l’année 2019.

Ce mouvement baissier a débuté à partir de mars 2022. Willie Walsh, directeur de l’Association Internationale du Transport Aérien (IATA), soulignait alors que plusieurs facteurs expliquaient ce recul : “la combinaison du conflit en Ukraine et des confinements liés au Covid-19 ont fait grimper les coûts de l’énergie, ont intensifié les perturbations dans la chaîne d’approvisionnement, et nourri l’inflation”.

Baisses à tous les étages

La suite de l’année a confirmé la mauvaise tendance observée. Ainsi, la demande totale était en baisse de 15,3 % en décembre par rapport au même mois de 2021. La capacité totale était dans le même temps inférieure de 2,2 % par rapport à 2021. Durant ce mois, les baisses les plus importantes ont affecté l’Asie – Pacifique (- 21,2 %), l’Europe (- 17,4 %), le Moyen-Orient (- 14,4 %), l’Afrique (- 10 %) et l’Amérique du Nord (- 8,5 %). Seule l’Amérique latine a surnagé, connaissant un trafic exprimé en tonnes/km transportées identique à celui de l’année passée.

Plusieurs facteurs

Les baisses résultent notamment des faibles niveaux d’activité commerciale et manufacturière et des perturbations des chaînes d’approvisionnement causées par l’augmentation des cas de Covid-19 en Chine pour le secteur Asie-Pacifique et des répercussions de la guerre en Ukraine pour l’Europe.

Au global, l’exercice 2022 s’est clôturé par des baisses généralisées. Ainsi, l’Asie-Pacifique, qui occupe la première place au niveau de la part mondiale de fret aérien avec 32,4 %, a subi une baisse de 8,8 %. L’Amérique du Nord (part mondiale de 28 %) a pour sa part flanché de 5,1 % tandis que l’Europe (part de 21,9 %) a chuté de 11,5 %.

Le Moyen-Orient a reculé de 10,7 % et l’Afrique de 1,4 %. La seule hausse a concerné l’Amérique latine avec une augmentation de la demande de 13,1 %. Cette dernière donnée est toutefois à mettre en parallèle avec les 15,2 % de baisse supportées en 2021.

Bonne tenue des tarifs du fret 

Commentant les résultats de décembre 2022, Willie Walsh a déclaré que “les mesures continuelles mises en place par les gouvernements pour combattre l’inflation en ralentissant les économies devraient provoquer le déclin des volumes de fret en 2023. On prévoit une baisse de 5,6 % par rapport à 2019.

Toutefois, il faudra du temps avant que ces mesures n’affectent les tarifs du fret. Par conséquent, la bonne nouvelle est que les rendements moyens et les revenus totaux pour 2023 devraient demeurer bien au-dessus des chiffres d’avant la pandémie. Cela offrira un certain répit dans ce qui s’annonce comme un environnement commercial difficile pour l’année qui vient”.

OLIVIER CONSTANT