Le BCG à la manœuvre pour relancer la marine marchande marocaine
Par Ibrahima DIALLO
14 juin 2024 / 11:35

Des consultants du BCG ont été reçus par les responsables de l’ASMEX (Association marocaine des Exportateurs) dans le cadre d’une étude visant à constituer un pavillon marocain compétitif.

Cette rencontre entre interlocuteurs du BCG et de l’ASMEX a eu lieu au siège de l’association le 29 mai dernier, à la demande du ministre marocain du Transport et de la Logistique. Commandée par le ministère, l’étude du géant du conseil américain vise à booster le secteur maritime, l’un des « piliers essentiels de l’économie et du commerce extérieur » du royaume.

La reconquête d’une souveraineté maritime

D’après le communiqué de presse de l’ASMEX, l’étude va également chercher comment capitaliser sur « les ports Tanger-Med, Nador West Med et Dakhla Atlantique » et leurs infrastructures, « existantes ou en chantier ». Autre enjeu, le développement des relations commerciales et maritimes entre le Maroc, l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, ainsi que l’Europe du Sud et la Méditerranée de l’Est.

Quatre étapes seraient prévues par l’étude du BCG :

  • Une première phase de « diagnostic, benchmarks, consultations et identification des options stratégiques » ;
  • Une deuxième étape consacrée à « l’analyse et à la comparaison » ;
  • Une troisième phase « d’élaboration d’un plan de mise en œuvre » ;
  • Et une quatrième étape « d’accompagnement de l’Administration à la mise en œuvre ».

Le géant américain du conseil est présent depuis 2009 dans le royaume, avec l’ouverture d’un bureau à Casablanca (le premier du BCG en Afrique). Un bureau actuellement dirigé par Hamid Maher, également à la tête du Tech Hub du cabinet en Afrique.

Une mission déjà initiée par le BCG

Contacté par nos confrères du journal économique marocain Médias24, le vice-président de l’ASMEX et président du pôle logistique de l’association, Abdelaziz Mantrach, a en effet indiqué que l’étude du BCG était « en cours de réalisation. Les informations de tous les partenaires de l’écosystème vont être prises en considération ». L’ASMEX est d’ailleurs consultée à ce titre.

La mission du BCG pour le ministère du Transport et de la Logistique s’inscrit dans le cadre plus large des ambitions du roi Mohammed VI pour son pays, énoncées le 6 novembre 2023, à savoir (notamment) :

« Maîtriser le plein potentiel du secteur maritime au Maroc, relancer l’activité de transport maritime et doter le Maroc d’un instrument de souveraineté nationale. »

Après avoir connu une période faste de 1970 à 1990, le Maroc a vu sa flotte nettement diminuer. Actuellement, la majorité du transport entre les ports marocains est réalisée sous pavillons étrangers. Selon Abdelaziz Mantrach, l’objectif est de « réserver le transport des produits stratégiques au pavillon marocain, pour restaurer sa souveraineté logistique ».

Autre enjeu, la capacité « à servir la côte ouest-africaine et les pays du Sahel pour établir une coopération Sud-Sud ». Un développement tant économique qu’humain est ainsi visé.

Parmi les principales difficultés rencontrées par les exportateurs marocains, on trouve le coût du fret élevé en raison du monopole des armateurs étrangers, des temps de transport excessifs, la plupart des lignes fonctionnant par transbordements via les ports européens, et le manque de régularité dans la fréquence des lignes, notamment à destination des autres pays africains. Les résultats de l’étude du BCG pourraient être dévoilés fin juillet 2024.

Consultor

0 commentaires

Newsletter

Vidéos

Il n'y a pas d'événements à venir pour le moment.
fr_FRFR