Selon le tribunal local, la Tunisie n’est pas à l’abri d’une catastrophe naturelle à la suite du naufrage d’un navire transportant 750 tonnes de pétrole dans le golfe de Gabès. Les autorités qui redoutent une pollution indiquent que « pour le moment, il n’y a pas de fuite ».
Le pétrolier Xelo est chargé d’« environ 750 tonnes de gazole ». Mohamed Karray assure « qu’une « commission de prévention des catastrophes va se réunir pour décider des mesures à prendre » afin d’éviter une pollution marine ».
Selon le ministère de l’Environnement qui l’a relayé dans un communiqué « le navire marchand Xelo, de 58 mètres de long sur 9 mètres de large, avait établi une demande vendredi soir pour entrer dans les eaux tunisiennes à cause de mauvaises conditions météorologiques ».
Le navire, battant pavillon de la Guinée équatoriale (numéroté OMI 7618272), se dirigeait vers l’île européenne de Malte en provenance d’Égypte du port de Damiette. Mais au lendemain de ce naufrage, des plongeurs ont procédé, dimanche 17 avril 2022, à des opérations d’inspection de la coque pour mesurer le risque de pollution. Et les nouvelles sont toutefois rassurantes : « aucune fuite » n’a été détectée.
Le ministère tunisien de l’Environnement a préféré tempérer en expliquant que « les plongeurs qui ont pu se rendre sur le site grâce à une embellie de la météo ont noté que le navire « a coulé à près de 20 mètres de fond, en position horizontale et ne présente pas de fissures ».
Par ailleurs, il ajoute qu’« aucune fuite n’a été constatée sur la cargaison de gazole ». Pour sa part, le ministre des Transports, Rabie el Majidi souligné que, lors du sauvetage, les secouristes « se sont assurés de fermer les cales pour éviter des fuites de gazole et les plongeurs ont constaté qu’elles sont intactes ».
La situation est « sous contrôle » selon l’autorité
Malgré la menace, les autorités assurent pouvoir éviter une pollution de grande ampleur. Interviewée à la mi-journée par la télévision nationale, la ministre de l’Environnement, Leila Chikhaoui, a affirmé que la situation était « sous contrôle ». Son ministère a annoncé au même moment, dans un communiqué, « la mise en place de barrières antipollution autour de la zone du naufrage, le pompage prévu du fioul et l’inspection par des plongeurs de l’état de la coque ».
Mohamed Karray, porte-parole du tribunal de Gabès qui a ouvert une enquête pour déterminer les causes de l’accident déclare qu’« il y a des fuites minimes qui ne sont même pas visibles à l’œil nu […] donc il ne devrait pas y avoir une catastrophe dans le golfe de Gabès ».
Les autorités tunisiennes ont évacué l’équipage de sept personnes se trouvant à bord du navire en détresse. Selon le porte-parole du tribunal, les membres d’équipage, composé d’un capitaine géorgien, de quatre Turcs et de deux Azerbaïdjanais, ont été brièvement « hospitalisés pour des contrôles et sont hébergés dans un hôtel ».
Quand le navire n’avait pas encore coulé, le ministère avait décrit la situation du navire comme étant « alarmante » mais « sous contrôle ». Mohamed Karray ajoute que « l’équipage est en train d’être interrogé pour comprendre les raisons du naufrage du navire ».
Un plan d’urgence déclenché
Les autorités ont actionné « le plan national d’urgence de prévention des pollutions marines avec l’objectif de maîtriser la situation et d’éviter la propagation de polluants ».
Il faut rappeler que la région de Gabès est traditionnellement une importante zone de pêche mais qui a souffert ces dernières années, selon plusieurs ONG, d’épisodes de pollution. Ceux-ci sont dus aux industries de transformation de phosphate qui y sont installées et à la présence d’un oléoduc y acheminant le pétrole du sud tunisien.
Le dernier accident maritime concernant la Tunisie date d’octobre 2018, quand un navire roulier tunisien L’Ulysse était entré en collision avec un porte-conteneurs chypriote CLS Virginia à 28 km au large du Cap Corse, en France. Un incident qui a eu ses conséquences puisqu’à l’époque, une nappe de 600 tonnes de fioul de propulsion s’était échappée du porte-conteneurs chypriote, qui avait nécessité l’intervention de navires français, italiens et de l’agence européenne de la mer pour limiter la pollution marine.
Les responsables tunisiens s’intéressent par ailleurs au parcours du navire, construit en 1977. C’est pourquoi, le ministère des Transports a tenu à « vérifier la nature exacte de l’activité du navire et son trajet des dernières semaines ».
Selon lui, le Xelo a stationné du 4 au 8 avril 2022 dans le port tunisien de Sfax, au nord de Gabès, « pour changer d’équipage, se ravitailler et faire des réparations légères, sans effectuer de chargement ou déchargement » avant d’avoir subi cet incident.
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