Ces dernières semaines, on a observé une tendance à la baisse des tarifs de transport maritime pour le fret conteneurisé. Plusieurs hypothèses peuvent expliquer cela, mais l’évolution des coûts ne pourra être mieux appréhendée qu’à moyen terme.
Les chargeurs en Afrique et ailleurs dans le monde assistent depuis quelques semaines à une baisse des frais de fret pour les expéditions maritimes par conteneur, conformément aux prédictions de certains analystes, dont le consultant britannique Drewry.
Avec l’indice composite des conteneurs mondiaux (The World Container Index -WCI) publié le 8 septembre 2022, Drewry fait remarquer une chute de près de 5% du taux de fret de cette semaine-là pour les conteneurs de 40 pieds, en comparaison aux données de la semaine précédente.
La baisse est bien plus forte comparaison faite aux chiffres de 2021, atteignant jusqu’à -47% des tarifs pour la période considérée. La marge de diminution s’observe cependant différemment selon les routes maritimes empruntées par les cargaisons.
Pour les liaisons entre l’Asie et le Maroc, le vice-président de l’Association marocaine des exportateurs (ASMEX), Abdelaziz Mantrach, cité par Media 24, a fait savoir que la baisse atteint 50% voire 60% des taux d’il y a un an.
Il révèle notamment que les tarifs de transport sur les routes Maroc-Moyen-Orient varient entre 7 000 et 8 000 $, il y a quelques semaines alors qu’ils étaient à 18 000 $ l’année dernière.
Cette tendance a également été confirmée par l’expert en transport Najib Cherfaoui, qui a rapporté que le conteneur de 40 pieds expédié de Shangaï pour Casablanca coûte actuellement environ 9 000 $, alors qu’il fallait débourser jusqu’à 25.000 $ pour la même opération au plus fort de la Covid-19.
Selon Drewry, les prix sont influencés par les niveaux actuels de la demande mondiale qui a connu un léger repli, avec une baisse de la consommation due à l’inflation généralisée depuis l’apparition de la pandémie.
Dans un précédent rapport publié en octobre 2021, Drewry indiquait que les tarifs du transport pourraient continuer à baisser avec la réception dès 2023, de nouveaux navires commandés par la plupart des compagnies maritimes alors qu’elles subissaient une baisse de leurs capacités en temps de pandémie.
Ces différents facteurs augurent une réduction de la pression inflationniste, avec des prix moins élevés sur le marché pour les produits bruts et manufacturés.
Néanmoins, plusieurs analystes du secteur s’accordent à dire que les taux de fret actuels pourraient ne pas atteindre de sitôt ceux d’avant pandémie, ni descendre plus bas en raison des prix du fioul qui sont encore élevés depuis le début de l’actuelle crise pétrolière.
Henoc Dossa
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