Sénégal/Infrastructures Portuaires : 28 mesures annoncées, construction de 23 ports secondaires et 2578 milliards d’investissements nécessaires
Par Ibrahima DIALLO
21 août 2024 / 13:47

En effet, les orientations déclinées en marge du conseil interministériel spécial sur les infrastructures portuaires nécessitent un investissement global de 2578 milliards de FCFA. Le Sénégal compte à moyen terme mettre en place un hub maritime logistique et portuaire avec la finalisation des ports de Bargny, Sendou et Ndayane tout en réexaminant le décret portant la création de 23 ports secondaires.

Un plan ambitieux de restructuration et de reconfiguration du Port autonome de Dakar a été dévoilé par le Premier ministre Ousmane Sonko en marge du conseil interministériel consacré aux infrastructures maritimes et portuaires.

Un projet s’inscrivant dans une dynamique de modernisation des infrastructures portuaires du Sénégal, et visant à renforcer la compétitivité du pays sur le marché international tout en répondant aux besoins croissants du commerce maritime national.

Le chef de gouvernement sénégalais a insisté sur la nécessité d’améliorer les infrastructures existantes du Port de Dakar, en mettant l’accent sur l’importance de renforcer les capacités de stockage, d’optimiser les espaces disponibles, et de réhabiliter la voie ferrée pour faciliter la connexion entre les différents terminaux portuaires.

Mettant en avant l’importance de transformer le Port de Dakar en un hub maritime de référence en Afrique de l’Ouest, Ousmane Sonko a soutenu que «  le Port de Dakar doit devenir un modèle en termes de logistique et de gestion portuaire, capable de rivaliser avec les plus grands ports du continent ».

Et pour assurer une complémentarité optimale entre ces différents pôles, il appelle à une meilleure intégration des ports de Bargny Sendou et de Ndayane dans la stratégie nationale. En plus du Port de Dakar, le plan de restructuration inclut une revalorisation des ports secondaires du pays.

La transformation ces ports en pôles portuaires dynamiques, capables de soutenir l’économie locale et d’alléger la pression sur le port de la capitale est devenue une nécessité d’où l’importance d’obtenir des financements adéquats avec la collaboration entre les chambres de commerce et d’industrie pour faciliter la transition de la gestion portuaire à la Société nationale des ports du Sénégal (SONAPAD).

Et pour booster le secteur de la pêche artisanale, qui constitue un maillon essentiel de l’économie sénégalaise, Ousmane Sonko annonce le projet de développement de 23 ports de pêche moderne, dont quatre seront associés à des zones industrielles dédiées à la transformation des produits de la mer. L’objectif étant de moderniser les infrastructures existantes tout en créant de nouvelles opportunités économiques pour les communautés locales.

La réalisation des ports de pêche à Cap-Skiring et Fass-Boye, ainsi que la réhabilitation du quai de pêche d’Ouakam est devenue une urgence. Appuyés par des partenaires internationaux tels que la Banque Mondiale, ces projets permettront de consolider la chaîne de valeur de la pêche sénégalaise, tout en améliorant les conditions de travail des pêcheurs.

L’implication des collectivités locales dans la gestion des quais de pêche, afin de garantir une gouvernance plus transparente et adaptée aux réalités du terrain, est attendue comme l’a souligné le premier ministre dans son discours.

Insistant sur la nécessité de trouver un financement durable pour l’entretien de ces voies navigables, afin de garantir leur fonctionnalité à long terme, Ousmane Sonko a ainsi demandé des améliorations des chenaux de navigation du fleuve Casamance et du bras de mer du Saloum, ainsi que des mesures pour stabiliser la brèche de Saint-Louis.

Par ailleurs, il annonce la création d’un programme national dédié au développement de l’industrie navale sénégalaise qui permettra de diversifier les services de construction, de réparation, et de démantèlement des navires, avec pour objectif de positionner le Sénégal comme un acteur clé dans ce secteur en pleine croissance.

Non sans évoquer la question de la gestion foncière des sites dédiés aux infrastructures maritimes, le premier ministre a appelé à une sécurisation de ces sites, en les intégrant dans le Plan national d’aménagement du territoire.

C’est une étape décisive dans la modernisation du secteur maritime que le pays est en train de traverser sur  le plan de restructuration et de reconfiguration du Port de Dakar ainsi que les  autres infrastructures maritimes.

Un projet ambitieux regroupant des réformes structurelles, des projets d’infrastructure, et des mesures pour renforcer la compétitivité du secteur. Une démarche en phase  avec la volonté  du gouvernement  de faire du Sénégal un hub et  un leader régional dans les relations commerciales.

Youssouf B H SANÉ

0 commentaires

Newsletter

Vidéos

Il n'y a pas d'événements à venir pour le moment.