Une tribune signée par Anne-Marie Idrac, ancienne ministre, présidente de France Logistique. Chaque jour, pour chaque Français, plus de 70 kg de marchandises sont transportées : c’est ce que représentent les déplacements des produits dont toute notre économie a besoin. Des crises sanitaires aux crises géopolitiques, nous avons redécouvert l’importance de ces chaînes d’approvisionnement.
Pour l’avenir, nos ambitions de réindustrialisation, de résilience et de verdissement de l’économie nécessiteront des chaînes encore plus adaptables et performantes. Maîtriser nos chaînes d’approvisionnement est un prérequis pour maîtriser notre destin économique.
Exploiter les atouts de notre territoire
Depuis 2020, la France reconnaît la logistique comme un objet de politique publique à part entière. Nous avons besoin d’aller plus loin pour mettre encore davantage la logistique au service des objectifs de toute la nation.
C’est ce que font déjà les grandes puissances économiques, Chine et Etats-Unis bien sûr, mais aussi Allemagne et Pays-Bas, qui assoient leurs politiques économiques, commerciales et industrielles sur une puissance logistique qu’elles entretiennent et développent.
Nous avons besoin de mieux exploiter les atouts de notre territoire, à commencer par les ports autour desquels le transport lourd et massifié, ferroviaire et fluvial, doit encore s’étendre. Le transport routier, qui restera de toutes façons majoritaires, doit être accompagné pour être à la fois compétitif, attractif et de plus en plus décarboné.
Sur tout le territoire, une véritable planification des équipements logistiques doit s’engager, pour maîtriser leur impact et accroître leur performance.
Il faut sécuriser les terrains les mieux placés pour que les terminaux multimodaux et les entrepôts se développent là où ils sont les plus efficaces, en résolvant les injonctions contradictoires de nos politiques d’aménagement du territoire et en outillant davantage, si besoin, les collectivités et l’État.
Faire émerger des solutions collectives
Les transformations à l’œuvre concernent tous les acteurs économiques, bien au-delà du secteur transport et logistique. La digitalisation et l’innovation ont le potentiel de faciliter les pratiques vertueuses, tout comme les coopérations public-privé ont le pouvoir de faire émerger des solutions collectives.
Le reste du monde ne nous attend pas. À l’heure de fixer les nouveaux objectifs de la nation, c’est le moment de considérer la filière logistique comme une fonction vitale de l’activité économique.
Voxlog
0 commentaires