RDC : Kinshasa mise sur une industrie ferroviaire nationale pour renforcer sa souveraineté logistique
Par Ibrahima DIALLO
29 octobre 2025 / 10:21

La République démocratique du Congo veut développer une véritable filière ferroviaire locale afin de moderniser son réseau, réduire sa dépendance aux importations et créer de la valeur ajoutée sur place. Un appel à manifestation d’intérêt international a été lancé pour la construction d’une usine d’assemblage et de montage de trains, marquant une nouvelle étape dans la relance du transport ferroviaire national.

Le ministère des Transports, des Voies de communication et du Désenclavement a initié ce projet dans un contexte où le pays cherche à diversifier ses modes de transport, face à un réseau routier saturé et coûteux. La relance du rail apparaît comme une solution durable pour fluidifier les échanges et renforcer la connectivité intérieure.

Après la réhabilitation de la ligne Kinshasa–Matadi, longue de 366 km, les autorités envisagent désormais son prolongement vers le futur port en eau profonde de Banana, afin d’améliorer la logistique entre les zones minières et les infrastructures portuaires.

L’appel d’offres prévoit la mise en place d’une unité d’assemblage capable de produire plusieurs dizaines de locomotives et wagons par an, assortie d’un transfert de compétences vers les techniciens et ingénieurs congolais.

Ce partenariat public-privé, d’une durée de 25 à 30 ans, inclura également la création d’un écosystème de maintenance, de formation et de fourniture de pièces détachées. Deux sites sont envisagés pour accueillir les installations : Matadi, principal port maritime du pays, et Kalemie, situé au cœur du réseau ferroviaire du Tanganyika.

Pour Kinshasa, ce projet vise à poser les bases d’une véritable industrie ferroviaire nationale, à condition d’accompagner sa mise en œuvre par des investissements dans la formation et la sous-traitance locale.

Sans ces prérequis, le risque serait de se limiter à un simple assemblage de composants importés, sans réelle valeur ajoutée. L’expérience de pays comme l’Afrique du Sud ou l’Égypte montre pourtant qu’une filière ferroviaire solide repose sur un tissu industriel et technique de long terme.

Au-delà des enjeux nationaux, cette initiative s’inscrit dans une dynamique régionale. En intégrant les corridors de Lobito et du Tanganyika, la RDC renforce sa position stratégique dans les échanges entre l’Afrique australe et l’océan Indien.

En soutenant la création d’une filière ferroviaire locale, le pays espère non seulement consolider sa souveraineté logistique, mais aussi réduire les coûts d’exportation du cuivre et du cobalt, ressources clés pour la transition énergétique mondiale.

Auteur : La Rédaction 

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