De juriste accompli à ministre des Transports, son parcours est marqué par une grande polyvalence. L’ancien ministre du Travail s’attaque désormais à de nouveaux défis dans un secteur clé de l’économie sénégalaise.
Un cursus académique sans faute
C’est le 12 août 1979 que Yankhoba Diémé a vu le jour à Massarah, un village situé dans la commune de Djibidione dans le département de Bignona. L’actuelle tête de file du ministère des Transports Terrestres et Aériens (MITTA) a fait son enfance dans un environnement jadis marqué par les remous du Mouvement des Forces Démocratiques de Casamance (MFDC). Il fait ses études primaires et ses années de collège dans cette zone avant de rejoindre le lycée Ahoune Sané de Bignona pour ses études secondaires, où il obtient son baccalauréat en 1999.
Un parcours exemplaire qui lui a permis de rejoindre l’université Cheikh Anta Diop pour poursuivre des études à la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques. En 2003, il décroche une licence en droit des affaires et enchaîne avec une maîtrise dans la même spécialité. Après l’obtention de ce diplôme universitaire, le juriste de 45 ans n’a pas traîné.
Un parcours professionnel empreint de polyvalence
Très rapidement, il a fait valoir ses compétences en qualité de juriste auprès du cabinet de Me Jacques Baudin. Une première expérience dont l’essentiel du travail consistait à la rédaction des projets et conclusions et d’avis sur consultations et comptes rendus d’audiences aux clients et à l’élaboration et au suivi des audiences.
En 2006, il intègre la BICIS où il gère le poste de responsable chargé du recouvrement. Une mission réussie qui lui a permis une ascension au sein de l’entreprise. Deux ans plus tard, il devient assistant juridique de grandes institutions financières à la BICIS. Entre 2010 et 2016, il assure le rôle de responsable du contentieux à la BICIS.
Six années consécutives pendant lesquelles il s’est illustré en devenant Manager d’équipe et suivi du coût du risque, membre des comités provision, recouvrement et acceptation clients et interlocuteurs dédiés des intermédiaires de justice. Pendant la même période, Monsieur Diémé a animé plusieurs séminaires sur l’acte uniforme portant sur les procédures simplifiées de recouvrement des huissiers et voies d’exécution de l’OHADA, organisés par Lexidaf et l’école doctorale de l’UCAD.
De janvier 2016 à décembre 2018, M. Yankhoba Diémé est chargé des affaires professionnelles de la BICIS. Ses principales missions consistaient à développer un fonds de commerce bancaire d’une clientèle professionnelle et à gérer directement la relation commerciale orientée vers la satisfaction client et la maîtrise du risque bancaire. À côté de ces compétences de juriste, Yankhoba Diémé est coach certifié en Développement Personnel et en leadership. Des compétences qui lui ont valu une percée politique.
Une trajectoire politique remarquable
Leader né, l’actuel ministre des Transports s’est très tôt intéressé à la vie associative. Déjà à l’université en tant qu’étudiant, il avait assuré les fonctions de Secrétaire général de la Convention Nationale des Étudiants Ressortissants de la Casamance (CNERC). Entre 2003 et 2005, il est porté à la tête de l’Amicale des Étudiants de Bignona (AMEB). Son entrée dans le monde professionnel l’a un peu éloigné du terrain politique.
C’est en 2018 qu’il refait surface sur la scène. Membre du parti Pastef-Les Patriotes, il est élu coordonnateur départemental. Dans la même année, il devient le délégué régional au niveau de Ziguinchor pour le parrainage du candidat Ousmane Sonko à la présidentielle de 2019. Depuis 2022, Yankhoba Diémé était le Président du Conseil Départemental de Bignona.
Dès l’accession au pouvoir de Bassirou Diomaye Faye sous la bannière de la coalition Diomaye Président, le natif de Casamance a bénéficié de la confiance du Premier Ministre Ousmane Sonko dans la formation de son premier gouvernement.
Nommé Ministre du Travail, de l’Emploi et des Relations avec les institutions, Yankhoba Diémé avait déjà commencé à marquer ses empreintes. Durant ce petit passage, il avait entamé des réformes profondes.
Le 4 octobre dernier, à la question de savoir si les travailleurs sans assurance maladie pouvaient espérer une amélioration de leur situation, il répondit : « J’ai une bonne nouvelle. Hier seulement, j’ai signé l’arrêté portant affectation de 11 nouveaux inspecteurs et 23 contrôleurs de travail pour combler le gap qu’il y a au niveau du territoire. Mais ce n’est pas tout. Il leur faut des outils juridiques, un renforcement en logistique. »
Son passage de 8 mois était aussi marqué par des visites inopinées dans plusieurs entreprises pour s’enquérir de la situation des travailleurs dont les conditions sont aux antipodes de la réglementation et beaucoup d’actions similaires. En atteste la négociation qu’il avait menée avec succès entre Sabodala Gold Opérations (SGO) et ses employés qui avaient entamé une grève dans une mine à Kédougou.
Le 02 décembre, Yankhoba Diémé atterrit à la tête du MITTA. Une nomination qui fait suite au réaménagement du gouvernement à l’issue des élections législatives. Il vient ainsi remplacer Malick Ndiaye, actuel président de l’Assemblée nationale qui a jeté les bases de la transformation des secteurs des transports à travers les états généraux des transports publics organisés du 21 au 25 octobre 2024. Un grand événement qui a réuni tous les acteurs des transports pour faire un diagnostic exhaustif des transports et proposer des solutions idoines qui seront soumises à l’appréciation du président de la République.
Lors de la cérémonie de passation de service effectuée le 9 décembre 2024, le nouveau ministre des Infrastructures, des Transports Terrestres et Aériens a fait part de sa ferme volonté de s’inscrire dans la continuité en se référant aux recommandations issues des états généraux. Depuis son installation, des actions sont entamées.
Parmi ces actions, l’immatriculation gratuite des deux roues sur toute l’étendue du territoire. Cet enregistrement obligatoire pour les conducteurs notamment ceux qui font de la livraison ou de le transport de personnes communément appelés « Tiak-Tiak » va s’étendre sur 3 mois. Le but de cette initiative est de rationaliser le milieu pour aboutir à un transport formel avec plus de sécurité pour les usagers.
Il entend ainsi instaurer dans son ministère une culture du résultat pour faire de la sécurité routière une réalité. Son ambition est de devenir un manager ouvert pour mettre en exécution le Jub-Jubal-Jubanti.
La rédaction
0 commentaires