En plus de développer ses infrastructures de transport, la Tanzanie veut décupler les échanges commerciaux avec la Chine, un partenaire stratégique. Selon l’ambassade de Tanzanie en Chine, le pays voudrait porter la valeur de ses exportations à 1 milliard $ en 2025, contre 600 millions $ en 2020.

La présidente tanzanienne Samia Suluhu Hassan, à l’occasion de sa visite en Chine la semaine dernière, a obtenu des engagements de financement en faveur de projets d’infrastructures de transport, et signé un accord portant élimination de barrière tarifaire pour booster le commerce entre les 2 pays.

Les accords relatifs aux projets de transport concernent en premier la réhabilitation du réseau ferroviaire qui relie sur 1 860 km la Zambie, un pays enclavé, à la Tanzanie dont le port de Dar es Salaam est devenu le principal point de transit des importations et exportations zambiennes. Selon le plan de réhabilitation dévoilé par les autorités, ce chemin de fer construit depuis les années 70 suivant l’écartement de 1 067 mm sera transformé en réseau SGR.

Un autre accord pour lequel la Chine s’engage à pourvoir un financement de 56,72 millions USD concerne la rénovation du deuxième terminal de l’aéroport international de Zanzibar, qui verra ses capacités renforcées afin de contenir les vagues croissantes de touristes arrivant sur l’île.

Pour ce qui est du commerce, un accord de facilitation des échanges a été signé, consistant en la suppression des droits de douane sur 98% des exportations tanzaniennes vers la Chine. La Tanzanie fait partie des partenaires commerciaux stratégiques de la Chine en Afrique de l’Est, ce qui pourrait justifier entre autres son intégration dans le gigantesque projet de la nouvelle route de la soie.

En 2021, les échanges commerciaux entre les deux pays ont atteint 6,74 milliards USD, selon les statistiques publiées par le gouvernement chinois. La balance demeure néanmoins défavorable à la Tanzanie qui, d’après David Shinn, expert sino-africain à l’Elliott School of International Affairs de l’Université George Washington, « a peu de choses que la Chine veut acheter ». « La Tanzanie importe 10 fois plus de marchandises en valeur depuis la Chine qu’elle n’en exporte vers la Chine », a-t-il déclaré.

Les principales importations de la Chine depuis la Tanzanie sont des graines oléagineuses (notamment le soja et le sésame), les noix de coco, les fibres végétales de même que des métaux précieux (cuivre brut et raffiné) et des minerais. En retour, la Tanzanie achète des chaussures chinoises en caoutchouc, du tissu tissé, du filament synthétique, des pneus en caoutchouc, etc.

Agence Ecofin