La gestion de la chaîne d’approvisionnement dans le secteur pharmaceutique au Maroc reste un défi malgré les progrès. Entre régulation, pénuries et dépendance aux importations.
Le Maroc a l’ambition de devenir un hub pharmaceutique en Afrique. Cependant la dépendance aux importations de matières premières et de médicaments reste un frein majeur. Selon les professionnels du secteur, près de 70 % des intrants proviennent de l’étranger, principalement d’Europe et d’Asie. “Cette dépendance expose le pays aux aléas géopolitiques et aux perturbations des chaînes d’approvisionnement”, explique un expert
Les pénuries récurrentes de certains médicaments démontrent les failles du système. Entre ruptures de stocks et délais d’approvisionnement prolongés, les pharmacies et hôpitaux peinent à répondre à la demande.
Les laboratoires pointent du doigt une régulation trop rigide, tandis que les autorités sanitaires soulignent le manque d’anticipation des acteurs. La digitalisation des processus et une meilleure collaboration entre secteurs public et privé pourraient améliorer la visibilité et la réactivité de la chaîne logistique.
La question des coûts est également centrale. Les prix des médicaments, encadrés par l’État, limitent la marge de manœuvre des industriels pour investir dans des infrastructures plus résilientes. Pourtant, des initiatives émergent, comme les partenariats avec des fournisseurs étrangers ou l’optimisation des stocks grâce à l’IA.
Le Maroc ambitionne de devenir un hub pharmaceutique pour l’Afrique, mais cet objectif nécessite une modernisation accélérée des réseaux de distribution.
En attendant, les professionnels appellent à une meilleure coordination entre les différents acteurs et à une simplification des procédures douanières. “Sans une véritable stratégie intégrée, les défis de la supply chain risquent de perdurer”, avertit un industriel. Le chemin vers une autonomie pharmaceutique reste donc encore long pour le Maroc.
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