Face à la flambée des prix du chocolat (+14 % en un an, +23 % pour les MDD), les enseignes doivent repenser leur supply chain. Sébastien Lefébure (Manhattan Associates) explique comment l’agilité et une vision unifiée des stocks limitent l’impact des crises.

La pénurie mondiale de cacao, aggravée par de mauvaises récoltes et l’inflation, a entraîné une hausse brutale des prix : +14 % pour les chocolats de Pâques en 2025, et même +23 % sur les marques distributeurs (UFC-Que Choisir). « Les pics saisonniers sont prévisibles, mais pas toujours leurs causes, comme la crise actuelle », souligne Sébastien Lefébure, VP Europe Continentale chez Manhattan Associates. Pour lui, la solution passe par une supply chain plus agile pour absorber ces chocs.

Les retailers ne peuvent plus se fier à des modèles de prévision traditionnels. « La capacité à basculer vers des fournisseurs alternatifs ou à ajuster dynamiquement les prix fait la différence entre les entreprises préparées et celles dépassées », insiste Lefébure. Une visibilité en temps réel sur les stocks et une planification intégrée sont essentielles, surtout pour les produits saisonniers (chocolat, maillots de bain, fournitures scolaires).

L’onshoring (relocalisation) et le friendshoring (approvisionnement auprès de pays partenaires) gagnent du terrain pour réduire les délais et sécuriser les approvisionnements. « Il n’y a pas de solution miracle face à la hausse du cacao, mais une supply chain intelligente évite les rayons vides », précise Lefébure. Ces stratégies sont cruciales pour les produits périssables ou soumis aux tendances.

Les ruptures de stock et la hausse des prix érodent la confiance des consommateurs. « Les enseignes doivent s’adapter, car leur capacité à offrir des produits accessibles est désormais un critère clé », conclut Lefébure. La résilience logistique n’est plus un sujet réservé aux usines : elle impacte directement le pouvoir d’achat des familles.