Par rapport à 2021, les dernières statistiques publiées par l’Association internationale du transport aérien (IATA) marquent une sérieuse mutation. Toutefois, les chiffres restent, proches de la dernière année avant la pandémie.
L’extraordinaire développement qu’a connu le fret aérien durant la crise sanitaire est-il en train de s’essouffler ?
Il semblerait que l’extraordinaire croissance qu’a connu le fret aérien durant la crise sanitaire est en train de s’essouffler au vu des dernières statistiques publiées par l’Association internationale du transport aérien (IATA).
Comparativement à la même période de 2021, la demande entière de cargo a chuté de 11,2 % en avril 2022. Par ailleurs, cette diminution n’est plus que de 1 % si on la compare à avril 2019.
« Plusieurs facteurs expliquent ce recul selon l’IATA » et son directeur général Willie Walsh. La combinaison du conflit en Ukraine et des confinements liés au Covid-19 expliquent la hausse des coûts de l’énergie, ont accru les dérèglements dans la chaîne d’approvisionnement, et nourri l’inflation.
L’environnement opérationnel est dur pour tous les secteurs, notamment le fret aérien. Néanmoins, avec l’assouplissement des restrictions en Chine, il y a lieu d’être raisonnablement optimiste et le déséquilibre entre l’offre et la demande maintient des yields (recettes – NDLR) qui restent hauts “.
Baisse de la demande en Europe
Le contrôle des chiffres par région permet d’indiquer que c’est l’Asie-Pacifique qui est le plus en retrait. La demande a, en effet, baissé de 15,8 % en avril 2022. Sans surprise, ce sont encore les conséquences des mesures de confinement prises en Chine pour enrayer l’épidémie de Covid-19.
La zone Europe n’est pas en reste avec une baisse de 14,4 % de la demande. Ce repli sévère est directement à mettre en parallèle avec les conséquences de la guerre en Ukraine mais aussi à des pénuries de personnel.
Le recul précité est à 0,4 % près, la baisse enregistrée par l’aéroport de Bruxelles durant ce même mois. Cependant, tous les secteurs n’ont pas été logés à la même enseigne.
Si le tout cargo et le fret express ont été affectés par des reculs respectifs de 30% et de 17 %, l’emport en soute à bord des avions passagers a, de son côté, augmenté de 58 %, traduisant un retour progressif à la normale.
L’Amérique du Sud s’en sort mieux
Si la chute de la demande est moins prononcée au Moyen-Orient (- 11,9%), l’Amérique du Nord s’en sort mieux avec une baisse limitée à 6,6 %, traduisant notamment le fait que les liaisons États-Unis-Europe restent fortes. Enfin, l’Afrique rétrograde de 6,3 %.
Par contre, et pour ce qui constitue indéniablement une surprise, l’Amérique du Sud s’est distinguée en avril 2022 avec une croissance de la demande de 40,9 % !
Pour expliquer cette hausse exponentielle, l’IATA relève que les transporteurs ont fait preuve d’un très grand optimisme en introduisant de nouveaux services et de nouvelles capacités, et dans certains cas, ont investi dans des avions cargo supplémentaires devant arriver en flotte dans les prochains mois.
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