Face à l’échec des précédentes tentatives de désengorgement et à la concurrence croissante du port de Lekki, la Nigerian Ports Authority (NPA) reprend la main sur la gestion logistique du port d’Apapa. Un plan structuré qui mise sur la régulation des accès, la réorganisation des flux et une supervision centralisée pour restaurer la performance portuaire.

Le 11 juin, la NPA a dévoilé une nouvelle stratégie opérationnelle pour faire face à la congestion chronique du port d’Apapa. Désormais, l’accès aux terminaux sera régulé par un système d’alerte à trois niveaux. Un protocole qui impose des restrictions selon le niveau d’engorgement observé.

Le redéploiement d’une partie du trafic vers des terminaux secondaires devient obligatoire, de même que le contrôle des zones de stockage temporaire, jusqu’ici peu encadrées. L’objectif est de mieux répartir les flux et de soulager les zones critiques.

Ce plan s’inscrit en rupture avec la politique permissive qui prévalait depuis plus d’une décennie. La NPA introduit un cadre normatif formel, avec des délais précis, des inspections obligatoires et des sanctions possibles en cas de manquement. Les opérateurs logistiques privés seront soumis à des audits réguliers, et l’ensemble du dispositif est placé sous sa supervision directe.

Dans un contexte régional en mutation, cette réforme vise aussi à repositionner le port de Apapa face à la montée en puissance du port de Lekki. Les défis sont multiples et incluent la fluidification des axes routiers, la reconquête de la confiance des opérateurs et l’assurance de délais plus maîtrisés.

L’essor des échanges continentaux, porté par la ZLECAf, renforce la pression sur les ports traditionnels qui doivent désormais répondre à des standards de compétitivité plus élevés. Cette réforme s’inscrit dans un historique d’échecs successifs : directive présidentielle en 2019, mise en place du système ETO en 2021, réhabilitation de l’axe Apapa-Oworonshoki en 2024…

Autant d’initiatives qui n’ont pas produit les résultats attendus. La différence aujourd’hui réside dans la structuration du dispositif, la centralisation des décisions et la volonté de rompre avec les logiques de contournement.