Le Nigeria, qualifié de difficile dans les négociations liées au transfert des revenus des compagnies aériennes, pousse certaines d’entre elles à opter pour des moyens de pression sévères qui pourraient perturber la desserte de certaines destinations.
Les difficultés de rapatriement des réserves de change des compagnies aériennes par la banque centrale nigériane attisent le mécontentement des transporteurs.
Emirates Airlines menace déjà de suspendre ses vols en partance ou à destination du pays d’Afrique de l’Ouest dès le 1er septembre 2022, affirmant que ses efforts pour récupérer environ 85 millions $ ont été infructueux.
« Emirates a essayé par tous les moyens de relever nos défis actuels dans le rapatriement des fonds du Nigeria et a fait des efforts considérables pour entamer un dialogue avec les autorités compétentes pour leur intervention urgente, afin d’aider à trouver une solution viable », explique le transporteur dans un communiqué, ajoutant « qu’il n’y a pas eu de progrès ». Début août, il avait annoncé qu’il réduirait la quantité de ses vols de 11 à 7 toujours pour la même raison.
Pour atténuer la pression sur ses réserves de change en baisse en raison des fluctuations des prix du pétrole, le Nigeria a opté pour une gestion prudente de ses devises étrangères.
Se confiant à la presse en juin dernier, Kamil Al-Awadi, vice-président de l’association internationale du transport aérien (IATA), avait révélé qu’une trésorerie appartenant aux compagnies aériennes et évaluée fin avril à 450 millions $ était bloquée au Nigéria.
La décision d’Emirates suscite des inquiétudes, quant au risque que d’autres compagnies lui emboitent le pas. En dehors du Nigeria qui concentre la majeure partie des redevances des compagnies aériennes bloquées, 11 autres pays africains retiennent des devises générées par les transporteurs, pour près de 1 milliard $, selon l’IATA.
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