Le Mozambique accélère ses investissements portuaires et ferroviaires avec 383 millions $ pour capter les flux régionaux et concurrencer Durban et Walvis Bay.
Le Mozambique mise sur des projets structurants pour s’imposer comme plaque tournante logistique en Afrique australe. DP World investit 165 millions pour doubler la capacité du terminal à conteneurs de Maputo (passant de 255,000 a 530,000 EVP par an), avec un quai étendu a 650 mètres et des grues adaptés aux navires post-panama.
Parallèlement, l’Etat consacre 218 millions a la modernisation ferroviaire, notamment le doublement des 25,5 km restants de la ligne Maputo-Afrique du Sud et l’achat de 280 wagons.
Ces infrastructures visent à capter les flux détournés de l’Afrique du Sud, en crise logistique depuis dix ans. Le trafic du port de Maputo est passé de 5 millions de tonnes en 2003 à 30 millions en 2024, malgré un blocage d’un mois post-électoral.
“L’objectif est de créer un écosystème intégré pour desservir l’hinterland (Afrique du Sud, Eswatini, Malawi, Zimbabwe, Zambie)”, soulignent les autorités.
La compétition régionale s’intensifie : l’Afrique du Sud lance un plan logistique milliardaire, tandis que la Namibie avance sur son corridor Trans-Kalahari (1,500 km) pour relier le Botswana et transporter minerais et carburants. Ces projets s’inscrivent dans une croissance économique régionale attendue à 4,2%, tirée par les matières premières, selon le rapport Unlocking Southern Africa’s Trade Potential 2025.
”Les dynamiques actuelles redessinent la carte logistique de l’Afrique australe”, analyse Reload Logistics.
Avec ses investissements ciblés, le Mozambique veut offrir une alternative aux hubs traditionnels que sont Durban et Walvis Bay, tout en profitant de l’explosion des échanges régionaux. Un pari stratégique pour ce pays clé des corridors africains.
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