Maersk, le géant danois a traversé sa filiale A P Møller Capital, prend le contrôle majoritaire du groupe logistique espagnol Bergé actif dans 26 ports en Espagne et en Amérique latine. Cet investissement s’inscrit dans une stratégie d’expansion dont le but est de consolider son offre de services intégrés malgré un récent retrait de la course pour le rachat de Db Schenker.
Maersk ne s’arrête pas dans sa conquête. Le géant danois vient d’acquérir 51 % de Bergé, un acteur historique espagnol en opération depuis 1870. Bergé, spécialisé dans la manutention portuaire, la gestion douanière et la logistique industrielle, traite 30 Mt de marchandises annuellement et opère dans 26 ports en Espagne, en Colombie et au Mexique. Présent en France également, il y gère du vrac et des pièces automobiles. Ce rachat, soumis à l’appréciation des autorités de concurrence, a pour ambition de renforcer l’ancrage de Maersk en Espagne et en Amérique latine, tout en capitalisant sur les infrastructures portuaires et les besoins croissants en logistique intégrée.
Bergé offre divers services : agent maritime (650 escales/an), consignation de navires (10 000/an), fret aérien et maritime, logistique, e-commerce, ou encore gestion de projets industriels. Pour Maersk, cette acquisition vient compléter une série de prises de contrôle ciblées depuis 2020 (LF Logistics, Senator International, etc.) capitalisant plus de 8 milliards $ investis. Le groupe compte s’appuyer sur les petites et moyennes acquisitions pour mettre en place une chaîne logistique « de bout en bout ».
L’opération, dont le montant reste secret, prévoit une recapitalisation de Bergé pour financer des projets d’infrastructures en Ibérie et en Amérique latine. Joe Nielsen (directeur financier de A.P Møller Capital) prendra la présidence du conseil d’administration, tandis que Jaime Gorbeña, ex-président de Bergé, deviendra vice-président. Juan Aguirre conserve son poste de DG, assurant une transition en continuité avec la stratégie historique du groupe espagnol.
Maersk justifie cette acquisition malgré un contexte financier tendu : ses liquidités tombent à 7,3 milliards $ (au 31 mars 2024, contre 11,6 milliards $ un an plus tôt) et son résultat net passe des milliards aux millions (208 M$). Vincent Clerc, dirigeant du groupe, rassure en affirmant que la stratégie reste « inchangée », privilégiant une croissance organique et des acquisitions mesurées. L’objectif est clair : dominer les marchés européen et latino-américain en logistique, tout en évitant les pièges d’intégrations hasardeuses, pour transformer Maersk en leader incontesté du transport et de la supply chain globale.
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