L’année 2024, malgré les tensions géopolitiques et les déroutements, a été particulièrement profitable pour l’ex-numéro un mondial, en l’occurrence Maersk. Le géant danois, porté par une hausse inattendue des taux de fret, un redressement en fin d’année et le lancement de la nouvelle alliance Gemini avec Hapag-Lloyd a réaffirmé sa capacité à s’adapter.
Face à un besoin imprévu de capacité supplémentaire à cause de l’instabilité géopolitique, Maersk a vu les taux de fret augmenter de manière significative. Le groupe, après une phase de passage à vide, est passé d’une perte de 450 millions de dollars à un bénéfice de plus de 2 milliards de dollars dès le quatrième trimestre. Cette performance témoigne du retour du géant vers la rentabilité.
Maersk a décidé d’ouvrir un nouveau chapitre en collaborant avec Hapag-Lloyd dans le cadre de la nouvelle alliance avec Gemini. Cela survient cinq ans après avoir recentré sa stratégie sur le transport maritime de conteneurs et la logistique. Ce partenariat avec Hapag-Lloyd repose essentiellement sur un modèle hub-and-spoke visant à réduire à 40% les arrêts par boucle et à diminuer considérablement les distances parcourues de 15%. L’objectif affiché est de proposer un service d’horloger avec une fiabilité port à port qui atteint 90%. Ce qui va permettre d’offrir à ses clients un avantage en termes de concurrence dans un contexte de marchés en constante évolution.
La discipline des coûts a permis à Maersk de compenser une sérieuse augmentation des dépenses d’exploitation liée notamment au réacheminement des navires par le cap de Bonne-Espérance, qui a entraîné une augmentation des frais de carburant et de manutention. Malgré ces coûts additionnels, le chiffre d’affaires est passé de 4,4 milliards de dollars à 55,5 milliards et l’EBIT a bondi de 65% pour atteindre 6,5 milliards de dollars. Ces performances, accompagnées d’une politique de dividendes et d’un programme de rachat d’actions, témoignent d’une rentabilité retrouvée dans l’ensemble des segments, particulièrement dans les terminaux qui ont enregistré leurs meilleures performances historiques.
Malgré ces succès, Maersk reste conscient des défis en perspective. L’entreprise doit affronter la volatilité des marchés, aux aléas géopolitiques et à la complexité des réglementations, singulièrement en matière de carburants verts et de normes environnementales.
Des situations comme l’allongement des trajets pour éviter les zones à risque comme le détroit de Bab-el-Mandeb pourraient être un obstacle si la sécurité dans la mer Rouge ne se rétablit pas. Par ailleurs, la concurrence accrue et les risques liés aux évolutions technologiques et cybermenaces imposent à Maersk de poursuivre ses investissements en innovation pour maintenir sa position de leader dans un secteur en mutation permanente.
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