En plus de jouer un rôle central dans l’économie sud-africaine, le secteur minier du pays est confronté à des difficultés logistiques qui affectent d’autres industries importantes, telles que l’exportation d’agrumes et l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement mondiale.

Mpumi Zikalala, PDG de Kumba Iron Ore, a qualifié la période de 2021 à 2023 de « super cycle » pour le secteur minier, notamment pour l’extraction de charbon et de fer en vrac.

Malgré une demande et des prix élevés, les producteurs sud-africains n’ont pas pu tirer pleinement parti de cette période en raison de la baisse de la capacité logistique, principalement assurée par Transnet.

Alors que des pays miniers comme le Brésil et l’Australie, dotés de systèmes logistiques efficaces, ont su tirer profit de cette période favorable, l’Afrique du Sud a enregistré une perte de près de 140 milliards de rands (soit un peu plus de 56 millions de dollars).

Les contreperformances logistiques de Transnet, qui gère la majorité des chemins de fer et des ports du pays, ont forcé une réorganisation du système de transport. Le réseau ferroviaire, autrefois dominant, a été progressivement remplacé par le transport routier, ce qui a engendré des coûts accrus et des problèmes de sécurité.

« En plus des coûts externes du transport, le pays paie un lourd tribut en termes de vies humaines perdues sur les routes et de dégradations du réseau routier.

Pour ceux d’entre nous qui se trouvent à plus de 800 km des ports et qui transportent des minerais lourds comme le fer, la route n’est tout simplement pas une option viable. Il est impératif de collaborer pour que le réseau ferroviaire lourd fonctionne correctement », a déclaré Zikalala.

Outre le réseau ferroviaire, la performance des ports sud-africains décline depuis plus d’une décennie, avec une congestion record, particulièrement durant les périodes de pointe comme la fin de l’année 2023, où les terminaux ont été submergés par les approvisionnements liés aux fêtes.

Pour répondre à ces défis logistiques, le gouvernement sud-africain a récemment obtenu un financement de 1 milliard de dollars de la Banque Africaine de Développement (BAD) afin de mettre en œuvre un plan d’urgence.