Le corridor de Lobito réduira considérablement le délai et les coûts logistiques liés au transport de la production des mines de cuivre et de cobalt de Zambie et de RDC. Cela facilitera l’approvisionnement des États-Unis et de l’UE pour ces minéraux essentiels à la transition énergétique.
Après avoir annoncé un investissement de 250 millions de dollars pour la section du corridor de Lobito entre l’Angola et la RDC, les États-Unis devraient débloquer un montant similaire pour relier ledit corridor à la Zambie. C’est l’information donnée cette semaine par Amos Hochstein, conseiller à l’Énergie du président américain Biden, en marge d’un sommet à Lusaka.
Aux côtés du président zambien Hakainde Hichilema et de Samaila Zubairu, PDG de l’Africa Finance Corporation, M. Hochstein participait jeudi 8 février à un forum d’investisseurs sur le corridor de Lobito.
Cette route commerciale, reliant actuellement les mines du sud de la RDC aux marchés internationaux par le biais du port de Lobito en Angola, est appelée à jouer un rôle crucial dans l’approvisionnement des pays européens et des États-Unis en cuivre et cobalt, deux métaux indispensables à la transition énergétique.
En octobre 2023, un protocole d’accord a été signé entre l’AFC, la Banque africaine de développement, les gouvernements angolais, zambien, congolais, ainsi que les États-Unis et l’Union européenne.
Ensemble, ces acteurs ont désigné l’AFC pour coordonner la mobilisation du financement nécessaire à la construction d’une ligne de chemin de fer de 800 km coûtant plusieurs milliards de dollars et qui sera reliée à la section du corridor de Lobito arrivant en RDC. Un milliard $ a déjà été annoncé par les États-Unis et leurs partenaires.
« Avec l’AFC comme chef de file du secteur privé pour le développement du projet, nous avons pour objectif de commencer les travaux en 2026 et d’avoir une ligne ferroviaire opérationnelle entre l’est de l’Angola et le nord-ouest de la Zambie d’ici 2028 », a déclaré M. Hochstein, cité par Reuters.
Selon le président zambien, le corridor de Lobito et son extension jusqu’en Zambie constituent une opportunité « unique dans une vie » pour son pays. La Zambie cherche en effet à attirer les investisseurs pour tripler sa production annuelle de cuivre d’ici 2030 et la réduction des coûts logistiques liée au développement du corridor peut constituer un atout supplémentaire pour le pays.
Actuellement, les mines zambiennes et congolaises de cuivre et de cobalt sont confrontées à de longs délais d’expédition et au coût élevé du transport par camion de leur production jusqu’aux ports tanzaniens et sud-africains.
Selon Ivanhoe Mines qui exploite le complexe de cuivre Kamoa-Kakula en RDC, la distance entre sa mine et le port angolais de Lobito représente la moitié de celle parcourue jusqu’au port de Durban en Afrique du Sud. Ivanhoe a signé début février un accord pour exporter annuellement jusqu’à 290 000 tonnes de cuivre via le corridor.
Emiliano Tosso
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