Les armateurs de porte-conteneurs voient l’horizon financier se dégager
Par Ibrahima DIALLO
21 juin 2024 / 14:59

La désorganisation du trafic maritime, liée aux attaques de navires en mer Rouge, renchérit le coût du transport. Sur certaines lignes, les experts n’excluent pas des taux de fret comparables à ceux de la période liée au Covid-19.

Le creux de la vague n’aura duré que quelques mois pour les armateurs de porte-conteneurs, qui tirent paradoxalement profit d’un environnement tendu :

Le déroutement par le cap de Bonne-Espérance des navires pour éviter les attaques des rebelles yéménites houthistes en mer Rouge rallonge les trajets et donc le nombre de bateaux pour assurer le même service ;

Face à un risque de pénurie de moyens de transport et de la désorganisation de certains ports, les chargeurs anticipent les livraisons vers l’Europe et l’Amérique du Nord ;

Cette hausse de la demande entraîne l’augmentation des taux de fret spot fixés par les armateurs, et donc leurs profits. Le tout, sur fond de relance de la guerre tarifaire entre la Chine, les Etats-Unis et l’Europe.

« Il y a six mois, nous envisagions une année 2024 ressemblant à une promenade dans le désert. Maintenant, bien sûr, tout a changé », résumait Peter Sand, analyste en chef du cabinet Xeneta, lors du salon professionnel des ports, le 11 juin, à Rotterdam, aux Pays-Bas.

Ainsi, les tarifs facturés aux industriels et à la grande distribution pour acheminer leurs marchandises – normalement moins élevés à cette période de l’année – ont bondi depuis le début de l’année.

Le prix moyen reflété par l’indice composite (World Container Index) du cabinet britannique Drewry est passé de 1 400 dollars (1 310 euros) fin novembre 2023 à 4 801 dollars, le 13 juin. Sur certains services entre les ports chinois et européens ou américains, ils s’élèvent même à 6 000 ou 7 000 dollars.

Le pic de 10 000 dollars de cet indice, atteint en septembre 2021, pourrait l’être de nouveau sur des lignes Asie-Europe du Nord, prévient l’agence Bloomberg. Les taux moyens sont en tout cas bien supérieurs (+ 238 %) à ceux de 2019, avant la crise sanitaire, rappelle Drewry.

Jean-Michel Bezat le monde

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