Rabat a conclu un accord avec des entreprises de défense israéliennes pour construire deux usines destinées à produire des drones à faible coût.

Depuis deux ans, le Maroc augmente ses importations de drones dans un contexte de tension avec l’Algérie et le Sahara occidental, qu’il considère comme une partie intégrante de son territoire. Il a acheté des drones à plusieurs pays tels que la Chine, la Turquie, la France et Israël, constituant ainsi une véritable flotte, probablement la plus développée en Afrique du Nord.

Selon le Wall Street Journal, le Royaume-Uni aurait conclu un accord avec deux grandes entreprises israéliennes pour la fabrication de drones d’attaque et de défense. La construction de deux usines de drones au Maroc ferait du pays d’Afrique du Nord le premier constructeur de drones du continent.

Avec l’aide de Tel Aviv, ces drones seront fabriqués à moindre coût dans deux bases militaires marocaines. Cela permettra d’intégrer rapidement le Maroc dans le club des pays fabricants de drones. Il sera également le seul pays africain à les produire.

L’une des raisons de cet accord est, entre autres, l’expansion importante du gouvernement israélien, qui a investi près de 3 milliards de dollars dans trois pays arabes, dont le Maroc. Comme le rapportent les médias américains, les drones qui seront fabriqués au Maroc auront deux fonctions principales.

Le premier concerne la surveillance et la collecte de renseignements et de données à distance ; le second est lié à l’attaque. L’accord signé par les deux pays prévoit non seulement la création des deux usines, mais aussi une clause dans laquelle le Maroc s’engage à acheter dix drones israéliens.

Le site Tactical Report, spécialisé dans les affaires militaires, précise que l’armée marocaine entend renforcer son arsenal aérien avec une escadrille d’hélicoptères de transport et de reconnaissance. Il précise que les forces armées ont lancé un appel d’offres international.

Plusieurs entreprises ont exprimé leur intérêt et ont préparé leurs offres. Le royaume de Chérifian a déjà annoncé sa volonté d’acquérir des drones début 2021. Selon un communiqué de presse de Bluebird Aero Systems, Rabat a acheté 150 drones.

Deux modèles de ces drones, Wonder B-VTOL et Thander BVTOL, ont été exposés lors de l’exercice militaire maroco-américain de gestion des catastrophes, organisé du 12 au 23 septembre dans les installations militaires du royaume à Kenitra.

Hisham Motaddad, expert en relations internationales et en sécurité basé au Canada, a souligné que le choix du Maroc de s’ouvrir à plusieurs pôles pour investir dans l’industrie des drones au sein du Royaume s’inscrit dans une politique de diversification et d’intérêt des partenaires stratégiques pour renforcer l’arsenal militaire des Forces Armées Royales afin de contrer toute infiltration de la milice du Polisario.

Selon Al-Arab, cet investissement créera également une opportunité de développer la main d’œuvre militaire et l’industrie militaire du Royaume, a-t-il déclaré à Al-Arab.

Dans ses déclarations, l’expert en relations internationales a souligné que l’approche de diversification des partenaires permet également au Maroc de renforcer son immunité interne.

Avec la demande croissante de drones ces dernières années par de nombreuses puissances militaires, les pays cherchent à étendre leurs frontières et leurs capacités et à dialoguer avec leurs clients les plus importants, dont le Maroc, qui est la destination privilégiée de deux des pays les plus avancés dans le domaine, comme la Turquie et Israël lui-même.

Dans le cadre de sa stratégie militaire, le Maroc devrait commencer à développer ses propres drones dans les prochains mois et à diversifier ses équipements, tout en progressant dans le renforcement de son armée de l’air.

Enrique Fernández