Tiré par l’Europe et l’Asie, le trafic cargo international s’inscrit en hausse de 10,5% à fin septembre. Alors que les taux de fret restent fermes, les compagnies en profitent…
Vitesse ascensionnelle… En septembre, le volume de fret aérien mondial a atteint un plus haut historique ! En glissement annuel, ce mois de septembre a connu une hausse de 9,4% en termes de tonnes-kilomètres (CTK), selon les dernières données statistiques publiées par IATA.
C’est le quatorzième mois consécutif de hausse en glissement annuel, pointe l’association des transporteurs aériens. Concernant les seules liaisons internationales (hors vols intérieurs donc), la croissance a été encore plus forte à 10,5%.
L’activité a été à la hausse dans toutes les régions du monde, mais a été tirée particulièrement par les régions Asie Pacifique et Europe, qui ont contribué à hauteur respectivement de 42% et 26% à la croissance de l’activité mondiale.
Les compagnies du Moyen-Orient ont contribué à hauteur de 15 % à la hausse, tandis que celles d’Amérique du Nord l’ont été à hauteur de 11 %. En termes d’évolution des volumes par liaison, les lignes intra-européennes décrochent la première place mondiale.
Les volumes y ont bondi de 18%, marquant le neuvième mois consécutif de croissance à deux chiffres. « Les compagnies aériennes profitent de la demande croissante du commerce électronique aux États-Unis et en Europe, dans un contexte de limites persistantes de capacité du transport maritime «, analyse IATA.
La reprise du marché s’explique aussi en partie par l’accroissement de l’offre disponible. La capacité mondiale, mesurée en tonnes-kilomètres de fret disponibles (ACTK), a ainsi connu en septembre 6,4 % de croissance en glissement annuel.
Cette situation résulte en bonne partie du dynamisme du trafic passager mondial qui génère des capacités en soute ( belly ). En termes de passager-kilomètre (RPK), le mois de septembre a, lui aussi, connu un record historique avec une hausse de 7,1% en rythme annuel. Dans l’ensemble, la capacité de fret aérien international a atteint ses volumes les plus élevés jamais enregistrés pour un mois de septembre, selon IATA.
Au plan mondial, le coefficient de remplissage du fret aérien, reflétant l’équilibre entre la demande et l’offre, a augmenté de 1,3 point de pourcentage par rapport à septembre 2023 pour atteindre 45,2%.
En dépit du recul des prix moyens des carburants aériens (-34,4 % en glissement annuel et -4,4% en septembre comparé à août), les taux de fret restent orientés à la hausse. Ils ont augmenté de 3,6% sur un mois et de 11,7% sur un an. A fin septembre, ils s’inscrivaient à un niveau de 50 % supérieur à celui de 2019 !
Cette situation résulte, selon IATA, du dynamisme du commerce électronique et d’un certain transfert du trafic maritime en raison de capacités de transport maritime limitées et de la hausse du fret maritime, liée notamment aux perturbations sécuritaires en mer Rouge.
Dans ce contexte, les compagnies aériennes tirent leur épingle du jeu. Sur le troisième trimestre 2024, Lufthansa a ainsi enregistré une hausse de 11 % de ses volumes de fret en tonnes-kilomètres au niveau mondial. Air Canada a connu un bond de 18% de son chiffre d’affaires cargo au troisième trimestre et IAG (British Airways, Iberia…) une hausse de 15,6%.
Quant à Air France KLM, la compagnie a vu son trafic cargo augmenter en valeur de 7,3% à 471 millions d’euros, toujours sur ce troisième trimestre 2024. Le volume de fret transporté par la compagnie franco-néerlandaise a progressé de 3,5% à 226 000 tonnes avec un coefficient de remplissage de 45,5% (+ 0,7 point).
A l’image du marché, une grande part de la croissance des volumes cargo d’Air France KLM est localisée en Asie-Pacifique, en raison de la croissance du e-commerce et des perturbations des liaisons maritimes en mer Rouge.
De ce fait, la compagnie déploie des capacités supplémentaires sur cette région. Sa filiale Martinair vient notamment de lancer un nouveau vol cargo à quatre vols hebdomadaires vers Hong Kong au départ de Schiphol.
Dans ce contexte globalement porteur, les analystes du secteur pointent toutefois un début de ralentissement en septembre (-0,4% comparé à août en CTK) et des indicateurs avancés sur le trafic cargo lié aux fêtes de fin d’année (Thanksgiving, Noël, Nouvel An.) se situant à des niveaux assez modérés.
Pierre Olivier ROUAUD
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