Avec la ZLECAf, le fret aérien devient un levier clé de l’intégration africaine. Peter Musola (Kenya Airways) plaide pour des réformes afin d’exploiter pleinement le potentiel logistique de l’Afrique.

Aujourd’hui, l’Afrique ne représente que 2 % du marché mondial du fret aérien, un chiffre révélateur de l’énorme marge de progression du continent. Peter Musola rappelle que le fret aérien est crucial pour des secteurs sensibles au temps, comme la pharmacie et les produits agricoles : « Le fret aérien est un levier essentiel pour relier les marchés africains », affirme-t-il. L’émergence de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) pourrait accentuer cette nécessité de connectivité rapide entre pays.

Le développement du fret passe d’abord par la modernisation des hubs aéroportuaires africains. Musola alerte : « Sans des hubs de fret efficaces et compétitifs, il sera difficile de soutenir une croissance commerciale durable ». Il appelle également à une harmonisation des politiques douanières pour réduire les lourdeurs administratives qui freinent la fluidité des échanges.

Pour combler le retard, Peter Musola insiste sur l’importance de l’innovation technologique : plateformes digitales, réservation en ligne, traçabilité en temps réel sont autant de solutions qui permettraient de fluidifier la chaîne logistique. Il souligne aussi l’urgence de former des talents locaux spécialisés : « La création d’emplois dans le secteur du fret aérien est indispensable pour soutenir une croissance inclusive ».

Enfin, Musola appelle à une alliance entre États, compagnies aériennes et acteurs privés pour bâtir une logistique aérienne performante et durable. Selon lui, la demande de livraisons rapides, notamment dans les domaines de la santé et de l’agroalimentaire, pourrait permettre au commerce intra-africain de passer de 18 % à 50 % dans les prochaines décennies. « Avec des investissements ciblés et des politiques adaptées, le fret aérien peut transformer l’avenir du commerce africain », conclut-il avec optimisme.