Le conseil de surveillance de la compagnie ferroviaire allemande a confié à la direction la mission de préparer la cession de sa filiale, l’un des premiers commissionnaires de transport mondiaux. Le groupe l’a annoncé dans un communiqué. Si l’affaire se concrétise, il s’agirait d’une transaction de grande envergure, DB Schenker étant estimé entre 12 et 20 Md€. Des intérêts se sont déjà manifestés.
C’est un des marronniers de la commission de transport. Depuis plus d’un an, la vente de DB Schenker, l’un des plus grands du secteur avec 2,05 MEVP et 1,094 Mt en aérien, est régulièrement chroniquée.
Les difficultés de sa maison-mère, la compagnie ferroviaire allemande Deutsche Bahn à l’endettement colossal, a contribué à alimenter les spéculations. Mais l’opération est devenue plus qu’une probabilité depuis que le gouvernement allemand a donné en septembre son accord de principe à la cession. L’arrivée au pouvoir du chancelier allemand Olaf Scholz fin 2021 et d’un gouvernement de coalition dirigé par les sociaux-démocrates (SPD), plus favorables à cette perspective, a relancé les discussions.
Le conseil de surveillance de Deutsche Bahn a donné, la semaine dernière, son blanc-seing à l’opération, chargeant le directoire « d’étudier et de préparer une éventuelle vente », indique la maison-mère dans un communiqué diffusé à l’issue d’une réunion de direction le 15 décembre. L’opérateur ferroviaire semble cependant ne pas être pressé, ce qu’il avait déjà indiqué en septembre.
« À la lumière des défis économiques rencontrés dans le monde entier et de l’incertitude actuelle sur les marchés des capitaux, le groupe ne veut pas précipiter la vente. » Tout en indiquant que la transaction « ne devrait avoir lieu que si elle est financièrement avantageuse par rapport au maintien de DB Schenker dans le groupe », l’actionnaire ajoute toutefois que sa filiale a besoin de ressources financières pour consolider sa position sur le marché.
Un bénéfice record en 150 ans d’histoire
Le produit d’une éventuelle transaction servira à rembourser la dette financière nette, qui s’élevait à 30,5 Md€ au 30 juin, supérieure de 4,8 % à celle de la fin de l’année précédente, et à lui donner du jeu pour mettre en œuvre son projet stratégique, lancé en 2019. « Notre objectif vise à transférer le trafic vers le rail, mode plus respectueux de l’environnement, tant dans le transport de passagers que de marchandises, et de développer l’infrastructure ferroviaire en Allemagne ».
Si l’affaire se concrétise, il s’agirait d’une transaction de grande envergure, à l’instar de celle de DSV et de Panalpina, dont les tractations ont animé une bonne partie de l’année 2019. La valeur de DB Schenker est estimée entre 12 et 20 Md€. Le commissionnaire, dont le siège est à Essen, dispose d’un réseau de 1 850 sites, emploie 76 100 personnes dans 130 pays et représente plus d’un tiers des revenus de la Deutsche Bahn. Au cours du premier semestre de 2022, l’entreprise a réalisé un bénéfice d’exploitation de près de 1,2 Md€, soit le meilleur résultat des 150 ans d’histoire de l’entreprise.
Maersk décline la proposition
Deutsche Post, actionnaire de DHL, aurait déjà manifesté son intérêt d’après le mensuel allemand Manager-Magazine. Une fusion entièrement allemande créerait le plus grand acteur du secteur, et de loin.
DSV pourrait être intéressé. Le commissionnaire a déclaré, à plusieurs reprises, être à l’affût d’opportunités de croissance externe. Sa dernière grande emplette sur le marché remonte à avril 2021 avec le groupe danois de transport et logistique Global Integrated Logistics (GIL) pour 4,2 Md$.
En revanche, Maersk, perçu comme un candidat idéal au vu de ses dernières opérations, aurait décliné la proposition.
Adeline Descamps Journal de la Marine Marchande
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