L’Afrique, nouvel horizon stratégique pour le transport maritime mondial ?
Par redaction
7 mars 2025 / 09:09

Alors que les routes commerciales traditionnelles atteignent un seuil de saturation, l’Afrique émerge comme un territoire clé pour l’expansion du transport maritime. Portée par une démographie dynamique, des réformes économiques et des investissements infrastructurels, le continent suscite l’intérêt des armateurs. Mais son potentiel se heurte encore à des défis logistiques, politiques et environnementaux.

L’Afrique, située à un carrefour géostratégique entre l’Asie, l’Europe et les Amériques, devient un pivot clé pour le fret maritime.

Sa démographie explosive (2,5 milliards d’habitants prévus en 2050), la croissance de son PIB et la demande en importations de biens manufacturés/exportations de matières premières (minerais, hydrocarbures, agriculture) stimulent son attractivité. La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) accélère les échanges intra-africains, attirant les investisseurs mondiaux.

Le manque d’infrastructures portuaires modernes (congestion, profondeurs insuffisantes, équipements obsolètes) limite l’expansion, à l’exception de ports comme Lekki (Nigeria) ou Durban (Afrique du Sud).

Pour y remédier, des investissements publics-privés (DP World, Maersk) financent des projets tels que le corridor Lagos-Abidjan ou le port tanzanien de Bagamoyo. Cependant, ces initiatives dépendent de la stabilité politique et réglementaire des pays.

La digitalisation (blockchain pour la traçabilité, IoT, plateformes portuaires intégrées) optimise les coûts et délais logistiques. Parallèlement, le secteur maritime africain adopte des pratiques durables : carburants verts, électrification des terminaux (exemple : « Green Port Project » en Afrique du Sud) et protection des écosystèmes côtiers. Ces transitions nécessitent des financements internationaux et des expertises techniques.

L’Afrique est un terrain de rivalité géopolitique : la Chine étend son influence via les « Nouvelles Routes de la Soie » (prêts infrastructurels), tandis que l’UE et les États-Unis proposent des partenariats alternatifs.

Pour éviter le piège de la dette et préserver leur souveraineté, les pays africains doivent négocier des accords équilibrés. Des modèles collaboratifs associant acteurs locaux et internationaux pourraient faire émerger un shipping résilient et inclusif.

Le succès de l’Afrique comme hub maritime dépendra de la résolution des défis infrastructurels, de l’accélération de la transition technologique et durable, et de la gestion stratégique des rivalités géopolitiques. Les investissements, la stabilité politique et une intégration régionale renforcée seront déterminants pour concrétiser ce potentiel.

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