Malgré ses avantages pour les entreprises et leurs fournisseurs, la Supply Chain Finance (SCF) peine à se développer au Maroc. Les experts pointent du doigt un manque de sensibilisation et des freins culturels et réglementaires.
La Supply Chain Finance (SCF) est un outil financier qui permet aux entreprises d’optimiser leur trésorerie en facilitant le paiement de leurs fournisseurs. Cependant, elle reste encore peu utilisée au Maroc.
Selon Mehdi Alaoui, directeur général d’une société spécialisée dans les solutions financières, « le concept est méconnu et sous-exploité, alors qu’il pourrait pourtant apporter une réelle valeur ajoutée aux entreprises locales ».
Ce dispositif présent, deux principaux avantages : permettre aux fournisseurs d’être payés plus rapidement offrir aux acheteurs des délais de paiement plus longs.
Les obstacles à l’adoption de la SCF sont multiples. D’abord, un manque de sensibilisation des entreprises marocaines à ses bénéfices. « Beaucoup de dirigeants ne comprennent pas encore comment la SCF peut améliorer leur trésorerie et renforcer leurs relations avec leurs fournisseurs », explique Alaoui.
Ensuite, des obstacles culturels et réglementaires persistent. « Les entreprises marocaines ont tendance à privilégier les méthodes traditionnelles de gestion de trésorerie, et le cadre juridique n’est pas toujours adapté pour favoriser l’émergence de ces solutions innovantes », ajoute-t-il.
Malgré ces défis, certains secteurs commencent à adopter la SCF, notamment l’industrie et le commerce. « Les grandes entreprises, en particulier celles intégrées dans des chaînes d’approvisionnement internationales, sont les premières à se tourner vers ces solutions », précise Alaoui.
Cependant, les PME, qui représentent une part importante de l’économie marocaine, restent encore réticentes. « Elles ont souvent des besoins de trésorerie urgents, mais manquent d’informations et d’accompagnement pour accéder à ces outils », souligne-t-il.
Pour que la SCF se développe au Maroc, les experts estiment qu’une meilleure sensibilisation et une collaboration accrue entre les banques, les entreprises et les pouvoirs publics sont nécessaires. « Il faut éduquer les acteurs économiques sur les avantages de la SCF et simplifier les procédures pour la rendre plus accessible », conclut Alaoui.
Une adoption plus large de cette solution pourrait non seulement renforcer la compétitivité des entreprises marocaines, mais aussi dynamiser l’ensemble de l’écosystème économique.
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