La Banque africaine de développement (BAD) annonce qu’elle apporte 57 millions d’euros de financement additionnel pour la réalisation du complexe portuaire Nador West Med.
Ce financement supplémentaire, qui complète un premier prêt de 113 millions d’euros, octroyé par la Banque panafricaine en 2015, « s’inscrit dans le cadre du développement du secteur des transports et de la logistique au Maroc, qui se traduit, dans le domaine maritime et portuaire, par la construction et la mise en œuvre d’une plateforme industrialo-portuaire à Nador qui fait partie du programme de mise en valeur de la région de l’Oriental », a indiqué la BAD.
Il contribuera au financement de la construction, en cours, du complexe portuaire de Nador West Med, a précisé l’institution financière panafricaine dans un communiqué publié récemment.
Comme le rappelle la Banque africaine de même source, le projet porte sur la construction de deux terminaux à conteneurs équivalents vingt pieds, de trois millions, d’un poste vrac spécialisé de quatre millions de tonnes et d’un terminal de marchandises diverses de 33 millions de tonnes.
« Nador West Med sera adossé à un pôle commercial, industriel, logistique et tertiaire situé dans une zone économique intégrée qui offrira de nouvelles opportunités d’emploi », a poursuivi la Banque africaine.
Construit dans le site stratégique de la baie de Betoya, situé sur la façade Ouest du Cap des Trois Fourches à moins de 250 milles du détroit de Gibraltar, le complexe Nador West Med est composé d’un nouveau port en eaux profondes doté de capacités importantes pour le transbordement des conteneurs, le développement d’un pôle énergétique (traitement, conditionnement, stockage des hydrocarbures et produits dérivés) et le traitement des produits vrac, notamment le charbon.
Situé au carrefour d’importantes routes maritimes Est-Ouest de transport de conteneurs et d’hydrocarbures, le port comprend également une plate-forme industrielle intégrée ouverte aux investisseurs de renommée, destinée à abriter les métiers mondiaux du Maroc et sera développée sur une zone franche adossée au port.
« La construction de cette nouvelle infrastructure portuaire en eaux profondes, consolide la présence du Royaume du Maroc sur les voies maritimes mondiales », a affirmé Mohamed El Azizi, directeur général du Groupe de la Banque africaine de développement pour l’Afrique du Nord.
Conçu par le gouvernement du Maroc avec une logique de développement et de gouvernance tirée de son expérience réussie du projet Tanger Med réalisé dans la région de Tanger, le méga-projet de Nador West Med « sera un facteur d’attractivité pour la région de l’Oriental. Un véritable accélérateur de développement et d’intégration régionale», a-t-il ajouté.
Pensée en harmonie avec son environnement et son territoire, le complexe industrialo-portuaire de « Nador West Med démontre à quel point une infrastructure de dernière génération transforme une région tout entière pour l’ouvrir sur le monde entier avec l’essor de nouvelles filières industrielles et la création de milliers d’emplois », a pour sa part estimé Achraf Hassan Tarsim, responsable-pays du Groupe de la Banque pour le Maroc.
Projet territorial à vocation mondiale, Nador West Med vise également à accroître la compétitivité logistique de l’économie nationale et à sécuriser l’approvisionnement du pays en hydrocarbures, drainant une partie de l’activité maritime mondiale qui transite par le bassin méditerranéen.
Dans la logique d’une complémentarité active, cette nouvelle infrastructure -porte la volonté du Royaume chérifien d’approfondir son ancrage dans l’espace africain- vient compléter l’offre du port Tanger Med, inauguré en 2004. A noter que les trois principaux objectifs sont assignés par les pouvoirs publics à ce projet, peut-on lire sur le site officiel du projet.
Le premier objectif vise à «accélérer et renforcer le développement économique et social de la région de l’Oriental» par la réalisation de grandes infrastructures améliorant la compétitivité de la région, l’attractivité des investissements nationaux et internationaux et la création de richesses et d’emplois.
Le deuxième prévoit de «renforcer le rôle maritime et portuaire du Maroc» dans la région de la Méditerranée occidentale, notamment dans la rive Sud et tirer bénéfice de sa position géographique au niveau du détroit de Gibraltar pour drainer une partie de l’activité maritime mondiale.
Le troisième consiste à «assurer l’approvisionnement du Maroc en produits énergétiques», notamment le charbon pour la future centrale thermique programmée dans la zone.
A titre de rappel, les financements de la Banque africaine de développement au Maroc couvrent pour l’essentiel la santé, l’eau, l’agriculture, les transports, l’énergie, le développement humain et le secteur financier. L’institution financière panafricaine est présente au Maroc depuis plus de cinquante ans.
Alain Bouithy
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