S’approvisionnant en matières premières critiques depuis la Russie et l’Ukraine, notamment les minerais stratégiques, l’industrie française pourrait subir les conséquences de la cession des exportations qui affecterait également sa filière agroalimentaire.
France Industrie précise dans une note évaluant les risques que La Tribune s’est procurée que « la production d’aluminium en France est par exemple très dépendante des importations d’alumine venant de Russie et « de son seul fournisseur Rusal ». De ce fait, les industriels n’auraient que trois mois de stock devant eux.
Il faut préciser que la Russie reste un très grand producteur de cuivre (pour l’électronique et le bâtiment), de nickel (pour les batteries électriques et la fabrication de l’acier) et de platine (entrant dans la composition des pots catalytiques).
La chute des importations de caoutchouc synthétique et noirs de carbone venus de Russie et d’Ukraine pourraient également avoir un impact considérable pour les fabricants de pneumatiques.
Dans le cadre général, l’industrie est dans l’obligation de trouver d’autres débouchés pour le palladium, le ruthénium, l’iridium, du rhodium.
Ces métaux, qui sont aussi présents en Afrique du Sud, sont utilisés notamment dans les piles à combustible et les électrolyseurs d’hydrogène.
La rupture des importations du gaz néon ukrainien (70%) va impacter également sur l’industrie mondiale des semi-conducteurs car cette matière première est utilisée dans la fabrication de puces.
L’aéronautique européenne et la construction navale ne sont pas en reste puisqu’elles sont autant dépendantes du titane russe.
Toutefois si les importations de gaz de Russie sont modérées (6%), la hausse de son prix devrait avoir « un gros impact » pour les industriels gazo-intensifs européens (chimie, engrais, verre, ciment, papier, sucrier, amidon, etc. …).
Il y aura toutefois un « impact en rebond sur les prix européens de l’électricité », estime France Industrie. S’agissant de l’industrie agroalimentaire, rappelons que les deux pays en conflit, l’Ukraine et la Russie sont de très gros exportateurs de céréales, notamment de blé, de maïs ou d’huile de tournesol.
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