Avec un investissement de 308 millions USD, le Ghana mise sur le port sec de Boankra pour désengorger ses ports maritimes et renforcer sa position de plaque tournante régionale.

Le Ghana accélère le développement de son port sec de Boankra, une infrastructure clé de 308 millions USD située près de Kumasi. Actuellement achevé à 40%, ce projet vise à soulager les ports maritimes de Tema et Takoradi, qui voient leurs trafics augmenter avec la demande croissante des pays enclavés comme le Burkina Faso et le Mali.

Ces derniers, en tension avec certains voisins côtiers depuis les récents coups d’État, se tournent de plus en plus vers les ports ghanéens.

Le port sec permettra le transbordement direct de conteneurs, le stockage sous douane et des services logistiques intégrés. Connecté à la future ligne ferroviaire Accra-Kumasi-Paga, il s’inscrit dans un réseau intermodal destiné à fluidifier les échanges.

Un enjeu crucial alors que les coûts logistiques représentent 50 à 75% du prix final des marchandises au Ghana, selon la Banque africaine de développement.

À pleine capacité, Boankra pourra traiter 2 millions de tonnes de fret annuel, réduisant les délais vers l’hinterland ouest-africain. Ce développement s’aligne avec les ambitions de la ZLECAf, positionnant le Ghana comme hub régional. Le projet s’appuie sur un modèle de PPP et s’accompagne d’importants investissements ferroviaires pour connecter les zones de production.

Le défi reste toutefois de taille : le Ghana doit assurer la viabilité financière du projet malgré ses tensions budgétaires et une dette publique élevée. Après près de 20 ans de gestation, la réussite dépendra de la coordination entre acteurs publics et privés, ainsi que de la modernisation des infrastructures connexes, condition essentielle pour éviter que Boankra ne devienne un éléphant blanc.