Selon une étude publiée ce mercredi par Opportunity Green, le transport maritime international évaderait 11 milliards d’euros par an via des montages opaques.

Le secteur du transport maritime international serait responsable d’une évasion fiscale massive de 11 milliards d’euros annuels, selon un rapport. Cette somme est principalement soustraite via des pavillons de complaisance (Panama, Liberia, Îles Marshall) et l’optimisation agressive des multinationales.

Les armateurs profiteraient de réglementations laxistes pour déclarer leurs profits dans des juridictions à faible imposition, privant les États de ressources cruciales.

Le rapport détaille des pratiques systémiques : près de 40 % des bénéfices du secteur seraient artificiellement transférés vers des paradis fiscaux comme Singapour ou les Bermudes. Les entreprises utilisent des sociétés écrans, des contrats de location opaques et des prix de transfert surévalués pour minimiser leurs impôts.

Cette fraude prive les États de fonds nécessaires aux infrastructures portuaires, à la transition écologique et à la protection sociale. Les pays en développement, dépendants des droits de passage (comme l’Égypte via le canal de Suez), sont particulièrement touchés.

En outre, cette opacité financière favorise le dumping social : 60 % des marins du commerce mondial travaillent sans contrat stable, selon la Fédération internationale des ouvriers du transport.

Le rapport propose une taxe minimale de 15 % sur les bénéfices du transport maritime, alignée sur l’accord de l’OCDE de 2021. Mais son application bute sur le manque de transparence des pavillons et l’opposition de pays comme Malte ou Chypre, hubs maritimes et financiers. Les ONG pressent les États d’agir, rappelant que 70 % des fraudes concernent des entreprises européennes ou américaines.