Article rédigé par Ciré Gaydēl LÔ paru dans le Magazine nº11 Afrique Supply Chain

En 2024, le secteur aérien africain affiche une reprise solide avec une augmentation de 12,6 % du nombre de sièges offerts par les compagnies africaines, passant à 16,1 millions. Les recettes augmentent également de 14,75 %, atteignant 1,83 milliard de dollars US en janvier 2024. Le nombre de passagers prévu est de 98 millions, marquant un taux de recouvrement de 89 %. La demande de fret aérien enregistre une croissance de 22 %, avec 149,6 millions de kilos transportés en novembre 2023. Malgré cela, certains hubs majeurs comme Johannesburg et Casablanca restent en deçà de leurs niveaux de 2019.

En résumé, 2024 représente une année de relance positive pour l’aviation africaine avec des chiffres encourageants de croissance et de récupération. Pour apprécier les fonda[1]mentaux qu’impliquent le transport aérien, il faudrait comprendre tous les rouages des composantes de cette industrie. Cette dernière constitue un instrument essentiel de la connectivité mondiale, facilitant les déplacements rapides et efficaces de personnes et de marchandises à travers le monde. Pour com[1]prendre en profondeur son fonctionnement et son importance, explorons en détail chacun de ses principaux composants.

Compagnies Aériennes : Les compagnies aériennes représentent le cœur battant du transport aérien. Elles sont responsables de l’exploitation des vols, offrant une gamme de services allant des vols domestiques aux vols internationaux. Les compagnies aériennes jouent un rôle prépondérant dans la facilitation des déplacements des passagers et du transport des marchandises à tra[1]vers le monde.

Aéroports : Les aéroports servent de points de départ et d’arrivée pour les vols. Ils sont des centres d’activité essentiels où les passagers embarquent et débarquent des avions, où les marchandises sont chargées et déchargées, et où les avions sont entretenus et ravitaillés. Les aéroports sont des maillons vitaux de la chaîne logistique du transport aérien, fournissant des installations et des services essentiels pour soutenir les opérations aériennes.

Contrôle Aérien : Le contrôle aérien est chargé de la gestion sécuritaire et efficace de l’espace aérien. Il surveille et dirige le mouvement des aéronefs en utilisant des systèmes radar sophistiqués, des communications radio et des procédures de contrôle du trafic aérien. Les contrôleurs aériens travaillent en étroite collaboration avec les pilotes pour assurer des vols sûrs et fluides, en évitant les collisions et en minimisant les retards.

Aéronefs : Les aéronefs constituent l’élément physique du transport aérien, transportant les passagers, le fret et le courrier d’un point à un autre. Des avions de ligne commerciaux aux jets privés en passant par les avion-cargo, une variété d’aéronefs est utilisée pour répondre aux besoins diversifiés du transport aérien. La sécurité et la fiabilité des aéronefs sont des priorités absolues, réglementées par des normes strictes de maintenance et de sécurité.

Ensemble, ces composants forment un écosystème interconnecté qui permet au transport aérien de fonctionner de manière sûre et efficace à l’échelle mondiale. Cependant, l’industrie aéronautique est confrontée à des défis constants, tels que la gestion de la croissance du trafic, l’optimisation des opérations et la réduction de l’impact environnemental. En mettant l’accent sur l’innovation technologique, la collaboration internationale et le développement durable, le transport aérien peut continuer à jouer un rôle vital dans la connectivité mondiale et le développement économique.

Par ailleurs, les défis et perspectives du Transport Aérien en Afrique de l’Ouest et au Sénégal malgré le potentiel de croissance, est confronté à une série de défis qui entravent son développement. Parmi ces défis figurent l’infrastructure aéroportuaire insuffisante, les coûts élevés, la connectivité limitée, les préoccupations en matière de sécurité et de réglementation, ainsi que la concurrence accrue des grandes compagnies aériennes internationales.

Tout d’abord, l’infrastructure aéroportuaire dans la région reste souvent obsolète et peu adaptée aux exigences modernes du transport aérien. Cette lacune entrave la croissance et l’efficacité du secteur, limitant ainsi les possibilités d’expansion et de développement.

De plus, les coûts opérationnels élevés, notamment ceux liés au carburant, aux taxes et aux redevances aéroportuaires, rendent les billets d’avion plus onéreux pour les passagers, réduisant ainsi la demande de voyages aériens. La connectivité limitée entre les pays de la région constitue également un obstacle majeur au développement du transport aérien en Afrique de l’Ouest.

Le manque de routes aériennes et de liaisons efficaces freinent la croissance du marché régional et entravent la compétitivité des compagnies aériennes locales. Par ailleurs, les préoccupations concernant la sécurité aérienne et le respect des normes de réglementation internationales ont un impact sur la confiance des passagers et des compagnies aériennes dans la région. Ces enjeux doivent être abordés de manière proactive pour assurer la sécurité et la fiabilité des opérations aériennes.

Malgré ces défis, le transport aérien en Afrique de l’Ouest et au Sénégal présente des perspectives de développement prometteur. La croissance économique croissante dans la région devrait stimuler la demande de voyages aériens, offrant ainsi des opportunités de croissance pour les compagnies aériennes locales. De plus, les investissements dans l’infrastructure aéroportuaire, y compris l’expansion et la modernisation des aéroports, peuvent améliorer l’efficacité et la capacité du transport aérien dans la région.

La libéralisation du marché aérien et la mise en œuvre d’accords de ciel ouvert peuvent également encourager la concurrence et stimuler l’innovation dans le secteur, créant ainsi un environnement favorable à la croissance et au développement. En outre, le développement du tourisme dans la région constitue une opportunité importante pour le transport aérien, en stimulant la demande de voyages aériens et en ouvrant de nouvelles routes et destinations.

Bien que le transport aérien en Afrique de l’Ouest et au Sénégal soit confronté à des défis importants, il existe des perspectives de développement prometteuses grâce à la croissance économique, aux investissements dans l’infrastructure, à la libéralisation du marché et au développement du tourisme.

En abordant ces défis de manière proactive et en saisissant les opportunités qui se présentent, le transport aérien dans la région peut jouer un rôle important dans la promotion de la connectivité régionale et dans la stimulation de la croissance économique.

Entre autres initiative communautaire Le Marché Unique Du Transport Aérien En Afrique (MUTAA), initié en 2018 lors du sommet de l’Union africaine, vise à libéraliser le secteur aérien africain en créant un marché unique. En dérégulant les services aériens et en ouvrant les marchés régionaux à la concurrence transnationale, cette initiative, qui compte 34 pays membres, ambitionne de stimuler le développement socio-économique du continent et d’améliorer la connectivité aérienne interafricaine.

Au Sénégal les activités du transport aérien s’intensifient avec des résultats appréciables au premier trimestre 2024. L’aéroport international Blaise Diagne (AIBD) a enregistré une croissance notable au premier trimestre de l’année 2024. Avec 741.160 passagers contre 715 586 pour la même période en 2023, cela représente une augmentation de 3,57%.

Cette performance est particulièrement remarquable compte tenu du contexte électoral difficile que traverse le Sénégal. Croissance du Trafic Aérien Parallèlement à l’augmentation du nombre de passagers, l’AIBD a également observé une hausse de 6,73% des mouvements d’avions par rapport à l’année précédente. Cette intensification de l’activité aérienne reflète la résilience et le dynamisme du secteur aérien sénégalais malgré les défis politiques.

Ciré Gaydēl LÔ : Consultant Transport Aérien Directeur AeroLab