Prononçant, hier, le discours d’usage à l’occasion de la sortie de la promotion 2010-2012 de l’Ecole des Auxiliaires de la Douane, l’économiste-Logisticien, Mamadou Ndione a soutenu que les métiers essentiels comme le transit et le transport sont marqués par des mutations d’un environnement nouveau.
Ces évolutions, dit-il, doivent être intégrés par les professionnels confirmés et aspirants de ces différents secteurs. Il introduisait le thème « Les métiers du transit et du transport au Sénégal face aux enjeux d’un nouvel environnement ».
Entre autres mutations constatées, l’économiste a relevé d’abord la dématérialisation des procédures douanières, ensuite la libéralisation du transport de conteneurs, puis la réglementation 14/2005 de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) sur les charges à l’essieu et les gabarits. Et enfin la géolocalisation.
Evoquant le premier élément d’analyse portant sur la dématerilaisation des procédures douanières, M. Ndione a estimé que les professionnels du transit et transport doivent savoir qu’avec cette procédure technique tout peut se faire de manière électronique à partir d’un poste de travail sans nécessité d’un déplacement technique.
Il ajoute qu’avec la dématérialisation, le consignataire peut télécharger son manifeste cargo via Orbus Logistique et faire une transmission dans Gaindé 2010. « La dématérialisation, indique-t-il, créera des opportunités pour le professionnel qui aura compris que la maitrise de l’outil informatique est une volonté ferme de ne pas être analphabète des temps modernes.
S’agissant de la libéralistaion du transport de conteneur intervenue depuis le 15 août 2010, l’économiste révéle qu’aujourd’hui, il y a plus 1000 tarcteurs agréés et près d’une centaine de sociétés de transport de conteneurs. Toutefois, il souligne que dans la pratique, l’application des dispositions de l’arrêté ministériel (Ndlr : N°6365-MEMPTM-MC du 10 juin 2009) pose « énormément » de difficultés que beaucoup de professionnels ont du mal à appréhender.
D’où l’existence de litiges liés à des factures de détentions de conteneurs. Selon M. Ndione, le rôle du professionnel transitaire dans le contexte de la libéralisation du transport doit tendre vers plus de conseils au chargeur pour une approche par une rationalisation des commandes.
Pour ce qui est de la réglementation 14/2005 de l’Uemoa, l’économiste a laissé entendre qu’avec ce nouveau dispositif réglementaire visant la sauvegarde des infrastructures routières, les professionnels doivent savoir que les poids bruts des marchandises ne doivent plus dépasser un certain seuil si l’on tient compte du type de camion tracteur.
En d’autres termes, si ces camions prennent des marchandises conteneurisées par exemple, le poids brut maximal des produits appelé payload doit rester dans les limites permises par le règlement 14/2005 sous peine d’être en surcharge par apport à la norme.
Mamadou Ndione d’avertir qu’avec cette nouvelle réglementation, les professionnels locaux doivent tenir informés leurs correspondants étrangers chargeurs pour ne pas tomber sous le coup de la loi qui a prévu des sanctions très contraignantes en termes d’amendes et d’obligation de délestage des surcharges.
Sur la dernière mutation, relative à la géolocalisation, définie comme étant un procédé permettant de suivre un objet ou une personne sur une carte à l’aide de coordonnées géographiques. Avec cet instrument, explique M. Ndione, le transport de marchandise devient « intelligent » avec une mission précise planifiée à contrôler suivant des critères clairs de rentabilité comme la consommation de carburant par la suppression des trajets.
De l’avis de cet expert de la logistique, un professionnel confirmé ou aspirant doit, dès à présent, être dans cette mutation profonde dans nos métiers. Il doit prendre en compte cet outil qu’est la Géolocalisation, se l’approprier, en maitriser les contours et surtout en saisir toutes les opportunités.
DIAW Senécoplus
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