Djibouti propose à l’Ethiopie l’accès à un nouveau port
Par Ibrahima DIALLO
2 septembre 2024 / 09:58

Enclavée depuis plus de 30 ans, l’Ethiopie poursuit sa quête d’accès direct vers la mer. Le manque d’infrastructures de soutien aux ports voisins et les conflits armés dans la région constituent ses principaux obstacles. 

Djibouti envisage d’attribuer à l’Ethiopie l’exploitation exclusive d’un port pour calmer les tensions avec la Somalie et lui offrir un accès direct à l’océan indien au large du golfe d’Aden. C’est ce qu’a déclaré le ministre djiboutien des Affaires étrangères Mahamoud Ali Youssouf, au cours une interview donnée à la BBC.

« Nous proposons la gestion à 100% d’un port dans le nord, un nouveau corridor qui est déjà construit à Tadjoura sur la côte de la Corne de l’Afrique. Le président Ismaïl Omar Guelleh a proposé de trouver un moyen de dialoguer pour mettre fin à l’escalade des tensions dans la région de la Corne de l’Afrique » a-t-il déclaré.

Enclavée depuis 1991 après la sécession de l’Erythrée, l’Ethiopie recherche désespérément un accès direct à la mer pour réduire les contraintes logistiques de sa chaîne d’approvisionnement, résultant de cet obstacle naturel.

Cette option se présente alors que les rapports diplomatiques entre Addis-Abeba et la Somalie se sont dégradés depuis janvier, suite à l’accord avec le Somaliland pour céder une partie du port de Berbera à l’Ethiopie, en contrepartie d’une possible reconnaissance de la souveraineté du Somaliland et de son entrée au capital d’Ethiopian Airlines.

Certains observateurs considèrent toutefois la proposition de Djibouti comme un moyen de maintenir l’Ethiopie dans le portefeuille de clients de ses ports, alors qu’elle chercherait à réduire sa dépendance de son voisin et sonderait des options d’approvisionnement et d’expéditions maritimes moins coûteuses chez d’autres ports.

Le port de Djibouti, dont près de 80% du trafic global annuel provient de l’Ethiopie, serait selon les autorités éthiopiennes devenu de plus en plus onéreux en termes de coûts logistiques.

Pour diversifier ses sources d’approvisionnement, l’Ethiopie envisage aussi d’améliorer l’interconnexion avec le Soudan pour faire transiter une partie de ses expéditions via la plateforme de Port-Soudan.

Les deux parties ont en projet de développer un chemin de fer SGR (à écartement standard) de 1 512 km qui sera construit entre Addis-Abeba-Weldiya et Haragebeya-Wereta-Gonder-Metema-Galabat- Gadarif-Kassala-Haiya-Port-Soudan.

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