La navigation a repris dans les ports de la DSP en Corse et sur les lignes du Maghreb après un arrêt de 48 h décrété par la CGT des marins de Corscia Linea et de La Méridionale. Cette suspension vient à la suite d’une entente entre les différents protagonistes.

Pendant 48 heures, les liaisons maritimes entre la France, la Corse et le Maghreb ont été perturbées par une grève menée par les marins Corscia Linea. Après des négociations intenses impliquant le préfet, un protocole de sortie de crise a été trouvé.

Cette entente, loin d’être exhaustive quant à la prise en compte de la revendication des syndicats, a quand même permis la reprise des activités. Cependant, des défis relatifs à la concurrence déloyale des pavillons internationaux et aux incertitudes quant à l’ouverture du transport maritime sont d’actualité.

À la base, la grève menée du 13 au 15 janvier a été motivée par la CGT des marins en guise de protestation contre les conditions d’exploitation des opérateurs français face à une réelle concurrence étrangère. Des compagnies italiennes (GNV) et espagnoles (Balearia) qui opèrent sous pavillon international avec des coûts plus favorables (30 à 40%) constituent une menace pour les marchés corses et maghrébins desservis par la Corscia Linea (Algérie) et la Méridionale (Maroc).

Les syndicats dénoncent cette concurrence « déloyale », accentuée par l’arrivée des opérateurs comme GNV et Baleària. Cette situation constitue une menace pour les emplois maritimes français et la pérennité du premier registre qui garantit des contrats de travail français à bord des navires.

La CGT et d’autres syndicats insistent sur la nécessité de préserver le premier registre français. Ce registre garantit des conditions de travail descentes pour les marins qui sont opposés à toute évolution vers des registres internationaux, qui permettraient d’embaucher des équipages extra-communautaires à moindre coût.

Corisca Linea et La Méridionale réaffirment leur attachement à la DSP et au Premier Registre. Corisca Linea compte multiplier ses escales au départ de Sète vers l’Algérie. Il compte également plaider pour une priorisation des navires français dans les ports et l’intégration des lignes Corse et Maghreb dans la flotte stratégique.

Les défis (la concurrence internationale, les incertitudes liées à la libéralisation du marché et la nécessité de préserver le premier registre français) restent tout de même présents, même si le protocole de sortie de crise sonne comme une bouffée d’air.