L’amélioration des chaînes d’approvisionnement a contribué à la hausse de l’activité manufacturière en Europe publiée par les enquêtes de conjoncture au mois de janvier. Toutefois, ce n’est pas le cas du secteur des services qui est toujours indisposé par les vagues du Covid-19 et les mesures de restrictions mises en place par les gouvernements.
S’adaptant à la nouvelle donne sanitaire, les entreprises manufacturières respirent mieux que les entreprises de services en ce début d’année. C’est ce que montrent, ce lundi, les indices des directeurs d’achat d’IHS Markit pour les pays de la zone euro et même si la croissance a poursuivi son ralentissement en janvier dans le secteur privé.
L’indice, qui était en décadence durant ces 11 derniers mois, s’est établi à 52,4, après 53,3 en décembre. Dans le détail, néanmoins, l’indice de la production manufacturière s’est rehaussé pour enregistrer un plus haut de cinq mois à 55,8 contre 53,8 le mois précédent.
Il faut souligner qu’ en Allemagne (60,5) ou en France (50,8), les perspectives régénèrent et l’industrie respire. IHS Markit note: « si un manque de personnel a entravé l’activité dans certaines usines, les difficultés d’approvisionnement se sont en revanche atténuées, contribuant à un rebond de la production chez de nombreux fabricants ».
Il ajoute que l’allongement des délais de livraison observé au cours du mois a été le plus faible depuis janvier 2021, les pénuries de produits ayant diminué et les retards de livraison s’étant atténué. Les principaux secteurs manufacturiers, y compris celui de l’automobile, ont tous noté une croissance en janvier.
Inconstance sur l’inflation
Rory Fennessy, économiste chez Oxford Economics tempère en déclarant que « la hausse du PMI manufacturier soumet une nouvelle assurance que la zone euro a dépassé le pic des perturbations des chaînes d’approvisionnement, mais la reprise ne devrait désormais être que progressive ».
Par contre selon, l’économiste d’ING, Bert Colijn, les indicateurs constituent une bonne nouvelle sur le plan des prix à la consommation : « La soustraction des problèmes de chaîne d’approvisionnement contribue à fixer la croissance des prix à la production. Les entreprises ont signalé la plus faible hausse des prix de leurs matières premières depuis avril, ce qui pourrait contribuer à ralentir l’inflation » dans un avenir proche.
Quant à Chris Williamson, l’ économiste d’IHS Markit se montre plus ou moins prudent dans ses propos Il estime que : « l’enquête de janvier a mis en évidence une hausse record des prix des biens et des services, l’augmentation des frais salariaux et du coût de l’énergie ayant annulé les effets du ralentissement de l’inflation des prix des matières premières, anéantissant les espoirs d’une réduction imminente des tensions inflationnistes ».
Les services dans le dur
Le secteur des services, est à la traîne. Pour la zone euro, l’indice, au plus bas depuis 9 mois, est en baisse de 51,2 après 53,1 en décembre.
La crise du Covid-19 continue d’impacter. D’ailleurs Chris Williamson explique que : « la vague Omicron s’est traduite par une nouvelle baisse marquée des dépenses dans de nombreux services en début d’année, le tourisme et les loisirs étant particulièrement touchés ».
Les activités de tourisme et de loisirs ont chuté considérablement depuis février dernier, les secteurs des transports et des médias ayant également enregistré une appréhension.
Les mesures sanitaires mises en œuvre par les différents gouvernements européens montrent que les restrictions destinées à contenir le virus ont été, en janvier, les plus strictes observées depuis le mois de mai dernier, relève d’ailleurs IHS Markit. Les entreprises se plaignent du manque criard en personnel ce qui affecte considérablement leur activité qui est en baisse.
0 commentaires
Trackbacks/Pingbacks