Les entreprises ivoiriennes de transport se concertent pour évaluer les impacts de l’augmentation de la TVA de 13 % à 18 %, prévue dans la réforme fiscale du gouvernement. Alors que cette mesure vise à aligner le pays sur les standards de l’UEMOA, le secteur craint une hausse des coûts et un risque d’inflation, alimentant les tensions entre acteurs économiques et pouvoirs publics.
Réunis sous l’égide de leur patronat, les professionnels du transport routier en Côte d’Ivoire ont engagé, fin juin 2024, une réflexion collective sur l’application de la TVA à 18 %. Cette hausse, intégrée dans la loi de finances rectificative adoptée en mars, répond à une exigence de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).
Toutefois, les entreprises redoutent un alourdissement des charges, notamment pour le transport de marchandises et de passagers, déjà fragilisé par la flambée des prix des carburants.
Selon les acteurs du secteur, cette augmentation de 5 points de TVA pourrait entraîner une hausse des coûts de transport de 10 à 15 %, répercutée sur les prix des biens et services.
Dans un contexte où l’inflation dépasse 6 % en glissement annuel (2024), les professionnels alertent sur un risque d’« effet boule de neige » pour les ménages et les PME. Le gouvernement argue, lui, que cette harmonisation fiscale est indispensable pour moderniser l’économie et financer des projets structurants.
Face à ces tensions, le patronat réclame des exemptions ciblées, notamment pour le transport en commun urbain et les produits de première nécessité, afin de préserver le pouvoir d’achat.
Des propositions ont été transmises au ministère des Finances, mais aucun accord n’a encore été officialisé. Les syndicats de conducteurs, de leur côté, menacent de mobilisations si la mesure est appliquée sans compensation pour les professionnels indépendants.
Alors que la réforme doit entrer en vigueur en janvier 2025, le dialogue reste tendu entre l’État et les entreprises.
Certains experts suggèrent un étalement de la hausse sur plusieurs années ou un soutien via des subventions aux carburants. Pour l’heure, le secteur du transport, vital pour l’économie ivoirienne, attend des garanties concrètes pour éviter une crise qui pourrait impacter toute la chaîne logistique du pays.
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