La 2^ème édition des Africa Supply Chain Leaders, tenue le 15 mars dernier au centre des affaires de l’hôtel Good Rade, a abrité une conférence inspirante de haute qualité sur le thème des : « tensions des chaines d’approvisionnement : quelle stratégie de résilience pour l’Afrique ». Un événement organisé par le Groupe ALM dans le cadre de son magazine Africa Supply Chain et qui a permis de faire croiser plusieurs spécialistes et passionnés de supply chain qui ont livré un débat de haute facture.

Cette conférence a été animée par Mamadou NDIONE, Maire de Diass et spécialiste en logistique portuaire et gazière, Boumy GUEYE, Expert en supply chain et Directeur supply chain de la SOBOA et Mouhameth Bachir SY NDIAYE, Fondateur de Gamma et spécialiste en technologie. Le modérateur fut Dr. Abdou DIAW, journaliste spécialisé en économie.

Ainsi, Mamadou NDIONE a animé la thématique du « rôle des gouvernements dans la résilience des chaines d’approvisionnement ». Au cours de son intervention, il a mis en exergue les différents rôles que l’Etat peut jouer dans la résilience des supply chains. Selon lui, ce dernier a une mission centrale de facilitation et d’anticipation sur les chaines d’approvisionnement en mettant en place un dispositif sous forme de système d’informations qui servira de prises de décisions.

Il a ensuite mis l’accent sur le déficit criard d’infrastructures logistiques notamment le manque d’entrepôts et de connectivité entre les lieux de production et les marchés en Afrique. Pour lui, le plus grand défi africain est un « défi logistique » et que la Zone de Libre Echange Continentale Africaine (ZLECAF) ne pourra pas être une réalité si ce problème persiste. Selon ces termes : « l’Afrique a du chemin à faire dans le domaine de la logistique : le transport maritime, ce pan entier de la supply chain qui nous échappe ». Monsieur DIOP estime que la plupart des Etats africains n’ont pas une bonne perception des défis logistiques qui leur attentent.

Quant à Boumy GUEYE, il a porté son intervention sur la thématique des « différentes méthodes et techniques de résilience en cas de tension sur les chaines d’approvisionnement ». Selon lui, il existe plusieurs techniques de résilience dans la supply chain et avant d’en bâtir une, il faut se poser quelques questions : qu’est-ce-qu’on produit ? Qu’avons-nous besoin ? Ainsi, poursuit-il : « un Etat qui ne peut pas répondre à ces questions, sera toujours confronté à des tensions sur ses chaines d’approvisionnement ».

Pour Monsieur GUEYE, la première méthode de résilience sur la chaine d’approvisionnement est la production interne qui permet de limiter la dépendance vis-à-vis de l’extérieur. Néanmoins, pour assurer cette production interne, il faut être dans une approche supply chain c’est-à-dire regarder ce que le client a besoin.

La deuxième technique de résilience est de travailler sur les achats qui consistent à savoir comment diversifier ses sources d’approvisionnement avec les forces, faiblesses et risques qu’ils incorporent. Car, selon lui on ne peut pas avoir chez soi tout ce qu’on a besoin pour fabriquer le produit. Donc, on est obligé d’acheter certaines marchandises à l’étranger au bon prix et au meilleur endroit.

La dernière technique de résilience qu’il a développée est le dimensionnement du stock. Autrement-dit, la contrainte majeure ici est comment gérer son stock de telle sorte qu’il vous permet de fonctionner pendant les périodes de rupture.

Quant à Mouhameth Bachir SY NDIAYE, son intervention se portait sur le thème de « l’importance de la technologie dans la résilience des chaines d’approvisionnement ». Selon lui, la technologie touche toutes les couches de la société et de l’économie notamment le domaine de la supply chain. Ainsi, il a donné l’exemple de Amazon qui a montré un niveau de résilience extraordinaire durant la pandémie de covid-19 et a même haussé son chiffre d’affaires durant cette période.

Pour lui, la technologie a permis de développer plusieurs méthodes de résilience pour le secteur de la logistique telles que :

• La solution du Warehousing Management System (WMS) qui permet de gérer les stocks et d’expédier les commandes ;
• La solution Enterprise Resource Planning (ERP) comme SAP ou Oracle qui permet aux différents maillons de la supply chain d’être interconnectés et de pouvoir échanger des informations pour une meilleure maitrise de la supply chain ;
• La technologie IOT appelée objets connectés qui vous permettent par exemple de connaitre la température à l’intérieur d’un conteneur et de faire de la maintenance préventive pour les véhicules et usines logistiques ;
• La technologie du Transport Management System (TMS) qui permet aux transporteurs de savoir le chemin le plus optimal pour faire la livraison et de réduire la consommation du carburant ;
• La technologie de la Blockchain qui permet d’assurer une transparence et une sécurité sur la chaine d’approvisionnement.

En définitive, la conférence s’est terminée avec un résumé du modérateur et des questions-réponses des participants.

Africa Supply Chain Magazine