Commerce maritime mondial : la CNUCED prévoit 2% de croissance pour 2024
Par Ibrahima DIALLO
29 octobre 2024 / 12:22

En 2023, le commerce maritime mondial avait augmenté de 2,4% pour atteindre 12 292 millions de tonnes, marquant ainsi un redressement après les effets de la Covid-19 et de la guerre en Ukraine. Les crises à partir de fin 2023 viennent freiner ce nouvel l’élan.

Dans son rapport publié le mardi 22 octobre dernier, la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement prévoit une croissance de 2% pour le commerce maritime mondial et une hausse d’environ 3,5% des volumes globaux de conteneurs.

La hausse sera portée par la demande de produits en vrac comme le minerai de fer, le charbon et les céréales, et par les marchandises conteneurisées.

Une tendance stimulée par la reprise du commerce mondial et favorisée par de solides résultats à l’exportation dans les principales économies asiatiques, en particulier dans le secteur de la technologie.

Les perspectives demeurent cependant modestes selon l’organisme qui parle d’un « avenir incertain » en fondant ses analyses sur une combinaison de facteurs géopolitiques et climatiques entre autres.

Ces facteurs accentuent la vulnérabilité de l’industrie depuis l’année dernière avec des perturbations en mers Rouge et Noire, ainsi que sur des corridors maritimes critiques tels que les canaux de Suez et de Panama.

Depuis le début des attaques houthies dans la mer Rouge par exemple, le canal de Suez, connu pour traiter environ 10% du commerce maritime mondial et 22% du trafic mondial de conteneurs, a vu ses volumes annuels chuter de plus de 50%.

Des impacts négatifs pour certains, positifs pour d’autres

Alors que l’insécurité dans le golfe d’Aden a imposé un long détour aux navires via le Cap de Bonne-Espérance, certains ports comme celui de Djibouti dont la majeure partie du trafic transite via le canal de Suez, ont vu leurs volumes diminuer.

Selon la CNUCED, rediriger par exemple des pétroliers du port de Ras Tanura (Arabie saoudite) à Rotterdam (Pays-Bas) via le Cap de Bonne-Espérance augmente de 42% le temps de trajet.

Un navire partant de l’Asie pour l’Europe met 12 jours de plus pour contourner l’Afrique. Le détour des navires par l’Afrique australe profite néanmoins à certains ports de cette rangée, comme les plateformes du Mozambique et de la Namibie.

Possible persistance de certaines contraintes logistiques

Certains défis logistiques pourraient subsister pendant les prochains mois d’après la CNUCED, si l’industrie ne parvient pas à s’adapter aux perturbations susmentionnées, auxquelles s’ajoutent aussi les effets de guerre russo-ukrainienne.

Au nombre des contraintes figurent le rallongement des délais d’approvisionnement, les difficultés à obtenir certaines matières premières et produits de première nécessité, comme c’est le cas de l’Egypte obligée de s’approvisionner en céréales depuis le Brésil ou les USA au lieu de l’Ukraine, à cause des perturbations en mer Noire.

Ces différents facteurs ont d’importantes répercussions sur les prix de vente des marchandises sur le marché, ce qui accentue l’inflation.

Henoc Dossa

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