Bolloré, Maersk… : une bataille structurée pour le contrôle des ports africains
Par Ibrahima DIALLO
3 janvier 2022 / 16:50

Même s’ils nourrissent d’énormes ambitions , les groupes portuaires internationaux sont encore peu présents dans les terminaux à conteneurs d’Afrique, où on constate qu’une minorité d’opérateurs sont omniprésents. Une situation  qui pourrait évoluer à cause de nombreux facteurs surtout que le géant Bolloré envisage de céder ses activités logistiques en Afrique.

Parmi les géants faisant partis du top 5 mondial, le singapourien PSA International  et le chinois Cosco Shipping Ports sont complètement absents du continent africain. Mais seulement si on exclut la participation minoritaire (20 %) de Cosco dans le grand terminal égyptien de Port-Saïd, à l’entrée nord du canal de Suez.

L’Afrique est d’abord le terrain de chasse d’un groupe qui, côté portuaire, en a longtemps fait sa raison d’être, à savoir Bolloré. La Compagnie française, dirigée par Vincent Bolloré, n’est présent dans les autres ports du monde que très marginalement (en Inde, au Timor et en Haïti, après être même sorti des ports français en 2019) alors qu’il est le leader incontesté du principal marché des concessions portuaires en Afrique de l’Ouest.

Le plus souvent, Bolloré a remporté les appels d’offres en association avec APM Terminals, la filiale portuaire du n°1 mondial (et en Afrique) du transport maritime de conteneurs, le danois Maersk.

Toutefois avant la fin de l’année 2021, le groupe Bolloré étudiait la vente de ses activités logistiques en Afrique, l’un de ses métiers historiques. L’homme d’affaires français avait d’ailleurs  chargé la banque Morgan Stanley de sonder des acheteurs pour Bolloré Africa Logistics.

Le groupe Bolloré et Morgan Stanley n’avait  fait aucun commentaire à ce sujet alors que  Maersk s’était  refusé à commenter des rumeurs  tout en indiquant étudier constamment les opportunités pour connecter et simplifier les chaînes d’approvisionnement de ses clients. La branche a enregistré un chiffre d’affaires de 2,1 milliards d’euros en 2020 et emploie encore plus de vingt mille personnes.

Si l’opération avait lieu, le conglomérat conserverait une activité logistique internationale, une branche de distribution pétrolière, des systèmes de stockage d’électricité, et des participations financières, dont le contrôle du groupe de communication Vivendi, également présent en Afrique via ses filiales Havas et Canal+.

Bien avant les médias, la logistique et l’Afrique avaient fait la fortune de l’industriel Vincent Bolloré, fin financier, qui avait pris en 1986 le contrôle de la SCAC (Société Commerciale d’Affrètement et de Combustible) au moment de sa privatisation.

Le groupe français s’était ensuite développé sur le continent, s’appuyant sur ses relations avec les dirigeants politiques africains et incarnant pour certains l’image de la Françafrique néocoloniale.

 

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