Arctique : la Route maritime du Nord pulvérise son record de fret en 2024, entre opportunités et risques
Par redaction
29 mars 2025 / 13:45

En 2024, la Route maritime du Nord (NSR), corridor stratégique longeant les côtes russes, a atteint un volume de cargaisons historique malgré les nombreux défis. Si ce succès consolide la position de Moscou dans l’Arctique, il alimente aussi les craintes environnementales et soulève des défis logistiques persistants.

La Route maritime du Nord (NSR) a établi en 2024 un record de fret, confirmant son essor comme axe clé du commerce mondial.

« L’année 2024 s’est soldée par un nouveau record pour la Route maritime du nord, avec 37,9 millions de tonnes de cargaisons transportées », a annoncé Vladimir Panov, représentant spécial pour le développement de l’Arctique du groupe Rosatom.

Cette voie arctique, reliant l’Asie à l’Europe via les eaux russes, bénéficie d’une navigation prolongée grâce à la fonte accélérée des glaces. Elle offre un itinéraire jusqu’à 40 % plus rapide que le canal de Suez.

Le transit de cargaisons ayant traversé cette voie commerciale reliant l’Europe à l’Asie a augmenté de 44 % en 2024. Il affirme ainsi : « Il s’agit de cargaisons qui étaient historiquement transportées via le canal de suez, mais maintenant les expéditions les redirigent vers la route maritime du nord en été et en automne ».

Le trafic, dominé par le pétrole, le gaz naturel liquéfié (GNL) et les ressources minières, repose sur des infrastructures en plein développement. Moscou a déployé une flotte de brise-glaces nucléaires (comme le Arktika), modernisé des ports clés comme Sabetta, et sécurisé des partenariats avec des pays comme la Chine. Ces investissements visent à capter 15 % du commerce Asie-Europe d’ici à 2030, selon les ambitions russes.

Cet essor suscite l’inquiétude chez les écologistes. Les ONG dénoncent des risques accrus de marées noires dans un écosystème arctique fragile, ainsi qu’une hausse des émissions de CO₂ liée au trafic maritime.

Paradoxe souligné par les scientifiques : la NSR, rendue praticable par le réchauffement, pourrait à son tour l’aggraver via le transport d’énergies fossiles et l’exploitation de nouvelles réserves.

Malgré des projections de doublement du trafic d’ici 2030, la NSR reste confrontée à des obstacles majeurs : coûts logistiques élevés, sanctions limitant l’accès aux technologies occidentales, et variabilité imprévisible des glaces.

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